Trois quarts des vols (75%) sont maintenus dans l'ensemble, soit la même proportion que le 22 février, date de la première grève qui avait coûté 26 millions d'euros, selon les calculs de la compagnie.
Vendredi matin, le programme de vols était conforme aux prévisions, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la direction: 70% de vols long-courriers, autant de moyen-courriers depuis et vers Roissy Charles-de-Gaulle, 80% des court-courriers entre Orly et la province.
Cette fois-ci, les syndicats appelant à la grève n'ont organisé aucun rassemblement.
Le taux de grévistes consolidé n'est pas encore connu. Il était de 22,4% le 22 février.
Les estimations de la direction, décrites dans une communication interne à partir des déclarations préalables auxquels sont astreints certains personnels (loi Diard), font état de 35,5% pour les pilotes, 31,5% pour les personnels au sol, comme pour les hôtesses et stewards (PNC).
L'intersyndicale composée d'organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), de PNC (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et d'agents au sol (CGT, FO et SUD) exige une hausse de 6% des grilles salariales pour rattraper, selon elle, la perte de pouvoir d'achat subie depuis la dernière augmentation générale en 2011.
L'Unac, sans être associée à l'intersyndicale, partage cette revendication.
Accord "gagnant-gagnant"?
Pour 2018, la direction a décidé d'appliquer unilatéralement une augmentation générale de 1%, en deux temps, couplée à une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour les seuls personnels au sol.
Les syndicats jugent ces mesures insuffisantes au regard des résultats de l'entreprise et des efforts fournis dans le passé.
Pour tenter d'éviter une troisième journée de grève, prévue le 30 mars, la direction a invité les syndicats représentatifs de pilotes (SNPL et Spaf) à une négociation, mardi après-midi à Roissy.
Il s'agit de trouver "les moyens de favoriser la croissance d'Air France, en vue d'un accord +gagnant-gagnant+, favorable aux pilotes comme à l'ensemble des salariés", a détaillé la direction dans un mail transmis jeudi à son personnel.
Contactés par l'AFP, les syndicats ont assuré qu'ils s'y rendraient, le SNPL exprimant cependant un certain scepticisme.
"Le thème imposé par la direction est pour l'instant: +Les négociations sont possibles du moment qu'elles ne coûtent rien!+. Peu de chance d'aboutir avec un tel programme", a affirmé le président du SNPL Air France (65% des voix), Philippe Evain.
Les précédentes tentatives de la direction pour déminer le conflit n'ont pas porté leurs fruits.
Celle-ci a notamment proposé, rappelle-t-elle dans le mail interne, l'ouverture d'une négociation "sur un dispositif d'augmentation individuelle, pour les salariés dont le salaire aurait évolué moins vite que l'inflation sur la période 2011-2017, de sorte qu'aucun salarié Air France n'ait pu subir une perte de pouvoir d'achat sur cette période".
La direction s'était également montrée disposée à ouvrir une négociation avec les seuls syndicats de pilotes, ce que l'intersyndicale a perçu comme une tentative de division.
"Vous n'annoncez à aucun moment l'ouverture de négociations intéressant toutes les catégories de personnels" et, ce faisant, "vous faites le choix de l'affrontement et de la grève !", avait répliqué l'intersyndicale jeudi.
La négociation prévue mardi est une ouverture. La veille, l'intersyndicale se réunira une nouvelle fois.
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