Le Comité monétaire de la Banque centrale (FOMC) a augmenté ses taux d'un quart de point de pourcentage (0,25%) pour les faire évoluer dans la fourchette de 1,50% à 1,75%, a-t-il indiqué sans mentionner dans ses attendus le stimulus budgétaire des réductions d'impôts.
Cette décision, prise à l'unanimité, était attendue puisque Jerome Powell, qui a succédé en février à Janet Yellen, avait récemment déclaré devant le Congrès: il y aura "d'autres hausses des taux graduelles" vu "la croissance économique forte" dopée par "une politique budgétaire devenue plus stimulante".
Alors que les analystes s'attendaient à ce que la banque centrale augmente ses prévisions de hausses pour le reste de l'année, les participants au Comité monétaire ne projettent toujours que deux relèvements de plus en 2018 après celui de mercredi.
S'agissant des prévisions de croissance, la Fed se montre plus optimiste que lors de ses prévisions de décembre. Elle table désormais sur un produit intérieur brut (PIB) en progression de 2,7% cette année en glissement annuel, soit 0,2 point de plus que prévu en décembre. Elle s'attend à une croissance de 2,4% (+0,3 point) l'an prochain.
Si cette progression venait à se confirmer, la croissance de l'économie américaine se rapprocherait un peu plus des attentes de l'administration Trump qui voudrait la porter à 3%, voire davantage, et ce, de manière durable.
"Les perspectives économiques se sont renforcées ces derniers mois", justifie la Fed, relevant que le Comité s'attend à une croissance de l'activité économique "à un rythme modéré à moyen terme", avec des conditions de marché de l'emploi qui devraient "rester solides".
Tensions commerciales sous silence
La Fed a en revanche laissé inchangée sa prévision pour l'inflation pour 2018 et 2019, à respectivement +1,9% et +2%.
Sur le front du marché du travail, le FOMC s'est montré aussi plus optimiste avec un taux de chômage désormais attendu à 3,8% contre 3,9% estimé en décembre. Il devrait même reculer à 3,6% en 2019 (-0,3 point). Il s'agit d'un plus bas depuis 17 ans.
Ce regain d'optimisme n'est pas une surprise puisque la Fed avait estimé lors de sa réunion des 30 et 31 janvier que l'effet positif de la réforme des impôts sur l'économie serait "peut-être plus important qu'initialement prévu".
Adoptée fin décembre, cette réforme des impôts, qui équivaut à une diminution des recettes pour l'Etat de quelque 1.500 milliards de dollars sur dix ans, a abaissé le taux d'imposition des entreprises de 35% à 21% notamment. Les ménages vont également voir leurs impôts diminuer, ce qui devrait dynamiser la consommation, traditionnel moteur de croissance de l'économie des Etats-Unis.
Et depuis, l'administration a encore ajouté au pot 300 milliards de dollars de dépenses militaires sur deux ans, ce qui devrait encore stimuler l'économie.
"Les risques à court terme pour les perspectives économiques apparaissent globalement équilibrés mais le Comité surveille de près l'évolution de l'inflation", a une nouvelle fois commenté mercredi la Fed.
A moyen terme, la Banque centrale américaine voit l'inflation "s'accélérer et se stabiliser autour de son objectif de 2%".
La Banque centrale ne dit pas un mot en revanche des implications que pourraient avoir sur la première économie mondiale les tensions commerciales entre les Washington et ses partenaires.
L'administration Trump a promulgué le 8 mars des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium suscitant une vague de protestations à travers le monde.
Elle a toutefois exempté provisoirement le Canada et le Mexique de ces tarifs et est en discussion avec l'Union européenne pour trouver une solution sur ce contentieux. Elme doit aussi annoncer prochainement des mesures ciblant la Chine, accusée de "concurrence déloyale".
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