Son PDG emblématique, Mark Zuckerberg, est jusqu'à présent resté silencieux mais pourrait s'exprimer dans les 24 prochaines heures, affirment plusieurs médias américains.
Son silence, ainsi que celui de son bras droit Sheryl Sandberg, a contribué à accentuer la défiance à Wall Street. Depuis lundi l'action Facebook a perdu quelque 10% et des dizaines de milliards de dollars de valorisation boursière même si le titre semblait se stabiliser mercredi.
La colère contre Facebook, qui a laissé le cabinet britannique Cambridge Analytica utiliser les données de 50 millions d'utilisateurs à leur insu, elle, restait égale.
Brian Acton, co-fondateur de l'application de messagerie Whatsapp rachetée à prix d'or en 2014 par Facebook, a joint sa voix à celle de nombreux internautes et appelé à quitter le réseau social qui compte aujourd'hui plus de deux milliards d'utilisateurs.
"Il est temps. #deletefacebook" (quitter Facebook), a écrit sur son compte twitter M. Acton, qui travaille désormais pour Signal, une application de messagerie rivale de Whatsapp. "Effacer et oublier. Il est temps de se soucier de la vie privée", a-t-il ajouté.
Plusieurs sites internet proposent des astuces pour se désabonner, avertissant toutefois que le processus de désabonnement est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.
Facebook propose aux utilisateurs une option "désactiver" son compte, qui permet de suspendre temporairement ce dernier. Le journal de l'utilisateur ne sera plus disponible mais certaines informations comme les messages envoyés resteront elles visibles.
Les utilisateurs qui optent pour "supprimer" ne pourront eux plus réactiver leur compte. Les messages envoyés à des amis resteront accessibles. Les copies de certains éléments tels les journaux de connexion restent également dans la base de données de Facebook.
La suppression définitive du compte peut prendre jusqu'à 90 jours mais, durant cet intervalle les informations ne sont plus accessibles. Si l'utilisateur se reconnecte, la demande de suppression est annulée, prévient Facebook.
Pluie de class-action
Les candidats au désabonnement se servant de Facebook pour se connecter sur d'autres applications ou d'autres sites peuvent par ailleurs connaître des problèmes au moment de s'identifier. Ils devront également penser à leur présence sur d'autres applications rattachées au réseau social comme Instagram, Whatsapp et Messenger.
Mercredi, il était difficile de savoir si les appels aux désabonnements étaient suivis et le nombre de personnes ayant effectivement quitté le réseau social.
Pour Roger McNamee, un des investisseurs les plus réputés de la Silicon Valley et un des premiers actionnaires de Facebook, la crise actuelle a fait une victime importante: la confiance placée dans le réseau social par ses utilisateurs. Or celle-ci est la clé du succès de la société.
"Le problème c'est le mépris insensé pour les droits des utilisateurs à la vie privée et une indifférence vis-à-vis du respect des données qu'ils ont confiées à Facebook", a déploré M. McNamee sur la radio américaine NPR.
"Je ne sais pas exactement ce qui se passe mais j'ai bien peur qu'il y ait un problème systémique avec les algorithmes et que le modèle économique de Facebook permette à de mauvais acteurs de nuire à des utilisateurs innocents de Facebook", regrette l'investisseur.
Des utilisateurs et des petits porteurs n'ont pas attendu et ont décidé de porter l'affaire devant des tribunaux pour demander d'être dédommagés.
Des cabinets d'avocats américains ont annoncé mercredi avoir déposé des plaintes et recours en nom collectif (class action) au nom de citoyens et d'actionnaires. Celles-ci doivent toutefois encore être acceptées par un juge pour être instruites.
Toujours sur le plan juridique, plusieurs enquêtes ont été ouvertes aux Etats-Unis par les régulateurs, dont la Commission fédérale du commerce (FTC) et les procureurs de New York et du Massachusetts.
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