Les ambassadeurs étrangers accrédités en Russie ont été invités à une rencontre à 15H00 locales (12H00 GMT) au ministère des Affaires étrangères avec des diplomates chargés des questions de non-prolifération et de contrôle des armements.
Cette réunion, consacrée à l'affaire de l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia par un agent toxique le 4 mars à Salisbury (Grande-Bretagne), devrait être l'occasion pour la Russie de démonter les accusations portées contre elle par Londres.
Mais l'ambassade britannique en Russie a annoncé à l'AFP que son ambassadeur, Laurie Bristow, ne "participera pas à cette réunion".
Il pourrait être représenté par un fonctionnaire au "niveau opérationnel", a indiqué la porte-parole de l'ambassade, Zeenat Khanche, refusant de donner plus de précisions.
"C'est une nouvelle manifestation éloquente d'une situation absurde où l'on pose des questions mais on ne veut pas entendre les réponses", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le chef de la délégation de l'Union européenne en Russie fera également partie des absents: actuellement à l'étranger, il sera représenté par son numéro deux, Sven-Olov Carlsson, a indiqué à l'AFP sa porte-parole Luca Eszter Kadar.
Du côté allemand, "l'ambassade ne confirme pas mais ne dément pas la présence de l'ambassadeur", a affirmé son service de presse à l'AFP.
"La France sera représentée", a indiqué à l'AFP une source diplomatique française, sans préciser si Sylvie Bermann, l'ambassadrice en poste, se rendrait personnellement à la réunion.
"L'important n'est pas le statut (des personnes participant à la réunion) mais qu'une discussion se tienne", a affirmé sur Facebook la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, ajoutant que "140 personnes étaient déjà accréditées ce matin".
- Nouvelles sanctions? -
L'empoisonnement de Sergueï Skripal a ravivé le climat de confrontation Est-Ouest, latent depuis l'annexion de la Crimée par Moscou en mars 2014, et a exacerbé les tensions entre Moscou et Londres dont les relations étaient déjà glaciales.
Accusant la "Russie de Poutine" d'avoir ordonné cet empoisonnement, Londres a expulsé 23 diplomates russes du territoire britannique et annoncé le gel des relations bilatérales.
La Russie, qui clame son innocence, a rétorqué en expulsant à son tour 23 diplomates britanniques et en mettant fin aux activités du British Council dans le pays.
Les Occidentaux, qui ont resserré les rangs derrière Londres, pourraient à leur tour prendre des mesures contre la Russie.
Les dirigeants de l'UE sont prêts à se "coordonner sur des mesures" à prendre contre la Russie si elle ne coopère pas à l'enquête, selon un projet de déclaration préparé pour leur sommet jeudi et vendredi à Bruxelles, vu mardi par l'AFP.
De nouvelles sanctions pourraient également être adoptées par Londres: la Première ministre britannique Theresa May a réuni mardi son Conseil de sécurité et "réfléchit activement" à d'autres mesures de rétorsion contre Moscou, selon son porte-parole.
Pour le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en visite à Tokyo, "le gouvernement britannique a sciemment choisi de saper les relations russo-britanniques".
"Si cette tendance se poursuit sous la forme de nouvelles initiatives anti-russes, personne n'a bien sûr abandonné le principe de réciprocité", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse à Tokyo, où il a rencontré son homologue Taro Kono.
Lundi, le ministre américain de la Défense Jim Mattis a jugé que l'affaire Skripal montre que la Russie a "choisi d'être un adversaire stratégique".
Donald Trump a semblé sortir du rang occidental en n'abordant par le sujet lors d'un entretien téléphonique mardi avec Vladimir Poutine qu'il a félicité pour sa réélection triomphale dimanche pour un quatrième mandat.
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