Cette attaque, la cinquième dans la capitale en l'espace de quelques semaines, a été revendiquée par le groupe Etat islamique, a rappoté le SITE Intelligence Group, organisme spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes. Les talibans pour leur part ont nié toute implication.
"L'assaillant a actionné sa veste explosive dans une foule. La plupart (des victimes) célébraient Norouz", a déclaré à l'AFP Nasrat Rahimi, l'adjoint du porte-parole du ministère de l'Intérieur. Dix-huit autres personnes ont été blessées, "toutes des civils", la plupart "des adolescents", a-t-il ajouté. Un photographe de l'AFP a compté 18 corps à l'hôpital.
Le précédent bilan faisait état de 8 morts et 20 blessés.
D'après Nasrat Rahimi, l'attentat s'est produit devant un hôpital situé en face de l'université de Kaboul, soit à moins de 200 mètres de Karte Sakhi, un mausolée où de nombreux Afghans se rassemblent chaque année pour fêter Norouz.
En octobre 2016, l'Etat islamique avait attaqué ce monument religieux, tuant 18 personnes rassemblées pour l'Achoura, une célébration religieuse particulièrement importante pour la communauté chiite.
L'attentat est "un crime contre l'humanité", a déclaré le président afghan Ashraf Ghani dans un communiqué. Il intervient quatre jours après un précédent attentat-suicide dans la capitale, revendiqué par les talibans, qui avait fait deux morts et plusieurs blessés.
Plus de 10.000 civils ont été blessés ou tués en Afghanistan en 2017 des suites du conflit, selon l'ONU. Près de 2.300 d'entre eux ont été tués ou blessés dans des attentats, le plus lourd bilan de ce type jamais enregistré.
Lundi, l'explosion d'une moto piégée à Jalalabad, la grande ville de l'est afghan, avait fait au moins quatre morts et dix blessés.
Des mesures de sécurité supplémentaires avaient été prises en amont de Norouz, alors que les attentats se multiplient à Kaboul, devenu l'un des endroits les plus meurtriers d'Afghanistan.
Priorité à Kaboul
La semaine dernière, le général John Nicholson, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, avait déclaré que la protection de la capitale afghane était une priorité.
Cette dernière attaque survient par ailleurs alors que le chef d'état-major américain Joseph Dunford s'est rendu en Afghanistan pour passer les troupes en revue avant le début attendu de la saison des combats contre les insurgés à la fin de l'hiver.
Fin janvier, le président afghan Ashraf Ghani a proposé aux talibans d'engager des pourparlers de paix, que ces derniers ont pour l'instant fraîchement accueillis.
Les insurgés refusent officiellement toute discussion avec le gouvernement afghan, qu'ils qualifient de marionnette des Etats-Unis.
La semaine dernière, ils ont répété sur leur site internet qu'ils étaient prêts à négocier, mais uniquement avec Washington, pas avec Kaboul qu'ils dépeignent comme un "régime d'esclaves" inféodé aux "envahisseurs américains".
Les talibans ont regagné beaucoup de terrain depuis la fin de la mission de combat de l'Otan fin 2014 et ils ont porté des coups très durs aux forces de sécurité afghanes.
En octobre, les insurgés contrôlaient ou exerçaient leur influence sur près de la moitié des districts d'Afghanistan, soit deux fois plus qu'en 2015, selon un rapport publié en janvier par l'agence gouvernementale américaine SIGAR.
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