Plusieurs dizaines de personnes, y compris des enfants, accompagnées aussi de leurs animaux domestiques, sont montées à bord de véhicules à plaque diplomatique, ont constaté des journalistes de l'AFP. La Première ministre Theresa May avait donné mercredi dernier une semaine à 23 diplomates russes pour quitter le Royaume-Uni.
En retour, Moscou a décidé samedi d'expulser 23 diplomates britanniques et de fermer le British Council, instrument du rayonnement culturel britannique à travers le monde.
Ces départs interviennent alors que Theresa May a réuni une nouvelle fois son Conseil de sécurité nationale pour faire le point sur l'enquête et décider d'éventuelles nouvelles sanctions contre Moscou, accusé d'être responsable de l'attaque à l'agent innervant menée contre l'ex-agent double Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, à Salisbury dans le sud-ouest de l'Angleterre.
Tous deux sont "dans le coma depuis le 4 mars", a indiqué le ministre britannique des Affaire étrangères Boris Johnson, dans une tribune dans le Daily Telegraph mardi.
Jusqu'ici, la police avait affirmé qu'ils étaient dans un état critique sans vouloir en dire plus.
Des mois d'enquête
Neil Basu, le nouveau chef de l'antiterrorisme britannique, chargé de l'enquête, a expliqué mardi qu'elle pourrait prendre des mois.
"C'est sans doute frustrant pour les gens, mais cela va prendre des semaines, voire des mois", a-t-il déclaré sur la BBC.
"Nous avons récolté environ 400 témoignages. Nous en avons d'autres encore à recueillir. Nous avons rassemblé près de 800 indices et avons visionné 4.000 heures de vidéos", a-t-il ajouté, tandis que quelque 250 détectives sont mobilisés pour cette enquête.
Londres considère que la Russie a commandité cette attaque commise au moyen d'un agent neurotoxique, le "Novitchok", fabriqué selon les Occidentaux par son complexe militaire.
Lundi, Moscou a réclamé à Londres des "preuves" à l'appui de ses accusations ou des "excuses".
Alors que le Kremlin affirme qu'aucun programme du nom de "Novitchok" n'a existé, un scientifique a raconté mardi dans un média d'Etat russe avoir participé à la conception de ces redoutables agents toxiques.
Le Novitchok, "tout un système"
"Le Novitchok n'est pas une substance, c'est tout un système d'armes chimiques", explique Leonid Rink dans un entretien avec l'agence de presse d'Etat Ria-Novosti, qui le présente comme l'un des concepteurs de ce programme datant de l'époque soviétique.
Mais selon lui, "puisque toutes les personnes impliquées sont en vie, il est difficile de supposer que des Russes puissent être impliqués" (...) Aucun saboteur russe n'aurait recours à un produit d'origine russe avec un nom russe".
"Nous partageons l'analyse faite par les Britanniques, selon laquelle il n'y a pas d'explication plausible autre que celle de la responsabilité de la Russie", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian, avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.
Ses homologues ne l'ont toutefois pas suivi pour affirmer la responsabilité de la Russie dans cette attaque. "La grande majorité des ministres pouvaient accepter un texte plus précis, mais le chef de la diplomatie grecque a plaidé en faveur d'une atténuation du premier paragraphe" sur la responsabilité de la Russie, a-t-on indiqué de source diplomatique.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a exprimé "sa colère" contre l'utilisation d'un agent innervant dans les rues britanniques lors d'un entretien téléphonique mardi avec Theresa May, a aussi éviter de désigner la Russie comme coupable.
Mardi, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a appelé le président russe Vladimir Poutine à "rétablir" une coopération pour "la sécurité du continent" européen, dans une lettre de félicitations à l'occasion de sa réélection pour un quatrième mandat.
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