Les populations vivant en milieu agricole cultivé ont nettement diminué et cette tendance s'est encore intensifiée en 2016 et 2017, montrent les relévés faits depuis 1989 par le "Suivi Temporel des Oiseaux Communs" (STOC), qui, au sein du Muséum, surveille aussi la situation dans les villes et les forêts.
Pour le Muséum et le CNRS, ce déclin dans les campagnes "atteint un niveau proche de la catastrophe écologique".
"On ne prend pas de grands risques en disant que les pratiques agricoles sont bien à l'origine de cette accélération du déclin", a dit à l'AFP Grégoire Loïs, directeur-adjoint de Viginature, qui chapeaute le STOC, car les oiseaux ne déclinent pas au même rythme dans d'autres milieux.
"Il y a un déclin léger sur le reste du territoire, mais rien à voir en termes d'amplitude" avec les zones agricoles, ajoute-t-il.
En zones agricoles, des espèces comme l'alouette des champs, la fauvette grisette ou le bruant ortolan, ont perdu en moyenne un individu sur trois en quinze ans.
Une autre étude, menée par le CNRS depuis 1995 dans les Deux-Sèvres, sur 160 zones de 10 hectares d'une plaine céréalière typique des territoires agricoles français, vient enfoncer le clou.
Selon ces recherches, en 23 ans, toutes les espèces d'oiseaux de plaine ont vu leurs populations fondre: l'alouette a perdu plus d'un individu sur trois (-35%), et la perdrix huit individus sur dix.
Toutes les espèces sont concernées, probablement du fait de "l'effondrement des insectes", notent les deux institutions.
Cette disparition massive est concomitante à l'intensification des pratiques agricoles ces 25 dernières années, plus particulièrement depuis 2008-2009, période qui correspond entre autres à la fin des jachères imposées par la Politique agricole commune, à la flambée des cours du blé, à la reprise du sur-amendement au nitrate permettant d'avoir du blé sur-protéiné et à la généralisation des insecticides néonicotinoïdes, ajoute encore leur communiqué.
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