Avec 76,7%, soit plus de 56 millions de voix, il est arrivé très loin devant ses adversaires avec une participation supérieure à la présidentielle de 2012, au prix selon l'opposition et d'ONG russes de milliers d'irrégularités: bourrages d'urnes et électeurs emmenés par autocars entiers sous la pression de leurs employeurs.
Vladimir Poutine s'impose ainsi plus que jamais comme étant l'homme fort d'une Russie qu'il a replacée au premier rang sur la scène internationale, au prix de tensions croissantes avec les Occidentaux.
S'il s'est dit lundi prêt au dialogue avec tous les autres pays, il a prévenu: "Comme en amour, il faut que les deux parties y aient un intérêt, sinon il n'y aura pas d'amour".
Il a aussi semblé vouloir désamorcer ses déclarations très martiales de la campagne électorale, pendant laquelle il avait vanté les nouvelles capacités militaires de la Russie et ses missiles nucléaires "invincibles", assurant vouloir réduire les dépenses militaires en 2018 et 2019 et réfutant toute "course aux armements".
A l'inverse des messages qui ont afflué des dirigeants des pays alliés comme la Chine et le Venezuela, les Occidentaux ont semblé traîner les pieds pour le féliciter, Washington gardant toujours le silence lundi soir.
Le président français Emmanuel Macron, attendu en Russie en mai, a adressé lundi après-midi à Vladimir Poutine "ses vœux de succès pour la modernisation" de son pays, soulignant sa "préoccupation" au sujet des opérations militaires menées en Syrie par ses alliés de Damas et Ankara.
En début de soirée, la chancelière allemande Angela Merkel a "chaleureusement" félicité le président russe, l'appelant à "poursuivre le dialogue" afin de trouver des "solutions" aux "défis bilatéraux et internationaux".
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, a toutefois appelé lundi Vladimir Poutine à "participer activement" à cette organisation, privée de l'importante contribution budgétaire russe depuis juin 2017, pour cause de sanctions européennes en riposte à l'annexion de la Crimée.
La victoire de Vladimir Poutine a en revanche été rapidement saluée par les chefs d'Etat chinois Xi Jinping, iranien Hassan Rohani, vénézuélien Nicolas Maduro... Le président syrien Bachar al-Assad et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, entre autres, ont aussi félicité M. Poutine.
Alimenté par le conflit syrien, la crise ukrainienne ou les accusations d'ingérence russe dans l'élection de Donald Trump, le climat de Guerre froide qui s'est instauré au cours de son dernier mandat s'est encore alourdi depuis que Londres accuse Moscou d'avoir empoisonné un ex-espion russe au Royaume-Uni.
Pas jusqu'à 100 ans
Quasiment muet jusque-là sur l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, le président russe a assuré, dans sa première conférence de presse après l'élection, qu'accuser la Russie était "du grand n'importe quoi".
Il a ajouté que Moscou était "prêt à coopérer" avec Londres sur l'enquête, mais les échanges d'accusations et de démentis entre les deux pays ont repris de plus belle lundi.
Aux commandes de la Russie depuis 1999 en tant que président ou Premier ministre, M. Poutine peut donc rester au Kremlin pour un quatrième mandat l'installant au pouvoir jusqu'en 2024, année où il fêtera ses 72 ans.
Interrogé dimanche soir sur l'éventualité d'une candidature après 2024, M. Poutine a répondu : "Vous devez plaisanter. Qu'est-ce je dois faire ? Rester ici jusqu'à mes 100 ans ? Non".
Après dépouillement de 99,8% des bulletins, M. Poutine a largement devancé son principal adversaire, le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine, qui n'a obtenu que 11,79% des voix, devant l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski (5,66%) et la journaliste proche de l'opposition libérale Ksenia Sobtchak (1,67%).
La participation, de 64,7%, légèrement supérieure à celle de 2012, a été portée par les vastes efforts déployés par le Kremlin pour mobiliser des électeurs à se rendre à une élection dont l'issue ne faisait aucun doute.
Selon les observateurs de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), la présidentielle s'est dans l'ensemble correctement déroulée malgré un "manque de véritable concurrence" et des irrégularités destinées à accroître la participation. L'UE a appelé Moscou à "s'attaquer aux violations et aux lacunes signalées" par l'OSCE.
Plus sévère, l'opposition russe, et en premier lieu l'adversaire le plus acharné du pouvoir Alexeï Navalny, interdit de participation au scrutin et qui avait appelé au boycott, a accusé les autorités d'avoir gonflé le taux de participation en recourant de nombreuses fraudes, dont le bourrage d'urnes et le transport massif d'électeurs vers les bureaux de vote.
L'ONG russe Golos a recensé près de 3.000 irrégularités.
La présidente de la Commission électorale Ella Pamfilova a estimé que les élections avaient été "transparentes au maximum", en passant en revue en direct à la télévision quelques cas de fraudes signalés.
"Notre peuple s'unit toujours dans les moments difficiles. Plusieurs dirigeants étrangers ont apporté leur contribution. Un grand merci à eux", a-t-elle observé.
"Nous devons remercier la Grande-Bretagne (...) Encore une fois, on nous a mis la pression pile au moment où nous devions nous mobiliser", a ironisé Andreï Kondrachov, le porte-parole du QG de campagne de M. Poutine.
A LIRE AUSSI.
Russie: plébiscité pour un 4e mandat, Poutine conforte son pouvoir face aux Occidentaux
Poutine, plébiscité pour un 4e mandat, conforte son pouvoir face aux Occidentaux
Poutine pébliscité par les Russes et conforté face aux Occidentaux
Plébiscité dans les urnes, Poutine confirmé au Kremlin jusqu'en 2024
Poutine prêt au sacre des urnes, l'opposition crie à la fraude
- alexeï navalny
- alliés de damas
- Angela Merkel
- ankara
- annexion de la crimée
- bachar al-assad
- benjamin netanyahu
- candidature après 2024
- chine
- conflit syrien
- course aux armements
- crise ukrainienne
- damas
- Donald Trump
- Élection de donald trump
- ella pamfilova
- Emmanuel Macron
- europe
- Grande Bretagne
- guerre froide
- hassan rohani
- ksenia sobtchak
- londres
- missiles
- moscou
- nicolas maduro
- participation au scrutin
- présidentielle de 2012
- réduire les dépenses
- royaume-uni
- russie
- sanctions européennes
- Syrie
- taux de participation
- tensions croissantes
- thorbjørn jagland
- Venezuela
- vladimir jirinovski
- Vladimir Poutine
- Washington
- xi jinping
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.