L'euphorie n'a pas duré longtemps à Lyon. Le club du Rhône vient de s'imposer chez le rival marseillais, dimanche (3-2), pour se relancer dans la course au podium de la Ligue 1, mais l'UEFA a annoncé lundi avoir ouvert une procédure disciplinaire le concernant.
. Symboles et salutations nazis ?
Lui sont reprochés quatre éléments: "jet d'objets et utilisation d'engins pyrotechniques", "perturbations de la foule", "escaliers bloqués" et, plus grave, "comportement raciste". Selon une source interne à l'UEFA citée par le quotidien L'Equipe, sont reprochées au public de l'OL la présence de symboles nazis dans le stade, des salutations nazies et l'agression d'un supporter de couleur.
S'il reste prudent sur ces éléments, le sociologue spécialiste des supporters Nicolas Hourcade rappelle qu'il est "connu qu'une frange de supporters lyonnais est d'extrême-droite." Autrefois "ouvertement d'extrême droite" au point de brandir "croix celtiques voire croix gammées", les Bad Gones, l'un des plus importants groupes de supporters lyonnais, s'est transformé depuis 25 ans "en groupe plus institutionnel, affichant son apolitisme".
"A côté de ça se sont développées des franges plus réduites de supporters radicaux", poursuit le spécialiste. "On n'est pas dans la dimension du Kop de Boulogne (à Paris, ndlr) des années 1990 ou 2000 où des groupes tiennent la tribune et impriment leur idéologie, mais il existe des petits groupes, de quelques dizaines de personnes, ouvertement nationalistes, souvent liés à des groupes hooligans et parfois à des militants politiques extérieurs au stade."
Nicolas Hourcade pointe la difficulté pour les clubs d'empêcher des saluts nazis en amont et souligne qu'il s'agit d'actes "isolés, pas les actes collectifs de l'ensemble d'une tribune".
. Epée de Damoclès
Le dossier lyonnais sera en tout cas étudié par l'instance disciplinaire de l'UEFA le 31 mai, et fait planer sur la tête de l'OL une lourde épée de Damoclès.
En avril dernier, le club a en effet été condamné à une exclusion de toute compétition européenne avec sursis - avec période probatoire de deux ans - à la suite de graves débordements survenus en amont du match d'Europa League contre Besiktas disputé en avril 2017 au Parc OL de Décines-Charpieu, aux portes de Lyon.
La rencontre, comptant pour les quarts de finale de l'Europa League, avait débuté avec trois-quarts d'heure de retard en raison de l'envahissement de la pelouse par des dizaines de supporters lyonnais du virage Sud. Des affrontements avaient en outre débuté aux abords du stade deux heures avant la rencontre entre fans des deux équipes, et des bagarres ont ensuite éclaté dans les tribunes.
En marge du match contre le CSKA Moscou jeudi, rencontre qui s'est soldée par l'élimination de l'OL de l'Europa League (1-0, 2-3), au moins 8 policiers ont été blessés. 100 à 150 supporters encagoulés s'en étaient pris à un équipage de la BAC, selon la police qui déplorait huit blessés parmi les forces de l'ordre. Il y a eu trois interpellations, avait-on appris auprès de la préfecture.
"Les hooligans, qui peuvent être pour certains d'extrême droite et pour d'autres pas, cherchent l'affrontement avec des hooligans de l'autre club", expose Nicolas Hourcade. "A Paris, dans les années 1990 ou 2000, quand ils n'arrivaient pas à "attraper" les hooligans adverses, la situation pouvait se transformer en affrontement avec les policiers. C'est peut-être ce qui s'est passé jeudi dernier, mais on manque pour l'instant d'informations."
. Une autre procédure vise Marseille
L'UEFA va-t-elle considérer que ces nouveaux débordements peuvent faire sauter le sursis menaçant Lyon ? Ses règlements, notamment l'alinéa 3 de son article 26, stipulent que "si une nouvelle infraction est commise lors de la période probatoire, l'instance disciplinaire compétente fait, en principe, exécuter la mesure disciplinaire initiale. Le cas échéant, celle-ci peut s'ajouter à la mesure disciplinaire prononcée pour la nouvelle infraction".
Ces incidents posent en tous cas la question de la sécurisation de la finale de l'Europa League, qui se tiendra dans ce même Parc OL le 16 mai. Le stade construit dans la perspective de l'Euro-2016 avait toutefois accueilli plusieurs matches de la compétition continentale, sans que s'y produise d'incident notable.
Victime de l'OL dimanche en championnat, dans un match qui s'est conclu par des accrochages entre joueurs marseillais et lyonnais, Marseille est également visé par une procédure disciplinaire de l'UEFA, pour "perturbations du public" et "utilisation et jet d'engins pyrotechniques" lors d'Athletic Bilbao-OM. Le dossier sera étudié par l'instance disciplinaire de l'UEFA le 22 mars.
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