Deux jours après le limogeage de l'ex-numéro deux du FBI, Andrew McCabe, qu'il avait dans le collimateur depuis plusieurs mois, le président américain a lancé une nouvelle salve de tweets vengeurs, martelant être victime d'une "chasse aux sorcières".
Ancien patron du FBI, Robert Mueller enquête sur les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne Trump et la Russie mais tente aussi de déterminer si le président s'est rendu coupable d'entrave à la justice.
"Pourquoi est-ce que l'équipe Mueller compte 13 démocrates endurcis, certains grands soutiens de Hillary la crapule, et Zéro républicains? Un autre démocrate a été récemment ajouté... Est-ce que quelqu'un pense que c'est juste? Et pourtant, il n'y a PAS DE COLLUSION!", a tweeté M. Trump, jugeant que cette enquête "n'aurait jamais du être ouverte".
Nommé à la tête du FBI en 2001 par le président républicain George W. Bush, Robert Mueller avait été reconduit à ce poste par le président démocrate Barack Obama. Lors de sa nomination comme procureur spécial, il a été salué par nombre de poids lourds républicains pour sa rigueur et son intégrité.
Interrogés dans les traditionnels talk-shows du dimanche matin sur le ton particulièrement acrimonieux du locataire de la Maison Blanche, plusieurs ténors républicains sont montés au créneau pour souligner que l'enquête de Robert Mueller devait aller à son terme.
"Il avance au gré des preuves qu'il accumule et je pense qu'il est très important de le laisser faire son travail, sans interférences", a souligné sur CNN le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham. "Nombre de républicains partagent mon point de vue", a-t-il tenu à souligner.
Et si le Donald Trump décidait de limoger Robert Mueller? "S'il essayait de faire cela, ce serait le début de la fin de sa présidence car nous sommes un Etat de droit", a-t-il répondu.
James Comey 'le menteur'
En écho, Chris Christie, ancien gouverneur du New Jersey qui fut très proche de Trump durant la campagne, a loué une enquête menée "avec beaucoup d'intégrité, sans la moindre fuite". "Ce ne serait pas approprié qu'il le fasse et je ne pense pas qu'il le fera", a-t-il ajouté, évoquant l'hypothèse de son renvoi.
Reste cependant à savoir quelle serait l'attitude des leaders républicains de la Chambre des représentants et du Sénat dans un tel scénario.
Fin janvier, M. Trump s'était déclaré prêt à témoigner sous serment devant le procureur spécial mais ses avocats avaient ensuite tenté de rectifier le tir, soulignant que rien n'avait encore été décidé sur cette question sensible.
Selon le New York Times, ces derniers ont récemment reçu, de la part de l'équipe du procureur spécial, une liste de questions qui pourraient lui être posées lors son témoignage.
Dans une série de tweets matinaux, le président américain s'en aussi prend aussi une nouvelle fois à James Comey, ex-chef du FBI qu'il a limogé en mai 2017, le traitant de "menteur".
Ce dernier, qui doit publier un livre dans un mois, a répondu samedi sur Twitter aux attaques répétées de M. Trump à son encontre.
"M. le président, les Américains entendront mon histoire sous peu. Et ils pourront juger d'eux-mêmes qui est honorable et qui ne l'est pas", a-t-il écrit.
Donald Trump est aussi revenu sur les informations selon lesquelles l'ex-numéro deux du FBI, Andrew McCabe, abruptement remercié à 48 heures de pouvoir toucher, après plus de 21 ans de service, sa retraite de haut fonctionnaire, aurait pris des notes sur ses interactions avec Donald Trump.
"J'ai passé peu de temps avec Andrew McCabe, mais il n'a jamais pris de notes quand il était avec moi", a tweeté M. Trump, ironisant sur des "Fake Memos", qu'il a classés dans la même catégorie que les note prises par M. Comey, déjà remises à l'équipe de Robert Mueller.
Pour David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, ces attaques sur l'équipe Mueller, "clairement fausses", démontrent une chose: "Mueller se rapproche et le président est de plus en plus fébrile".
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