Dimanche des Rameaux ! Sur le chemin de Jérusalem, voici l'ânon, sur lequel Jésus est assis, acclamé par des foules de pauvres venues de partout. Dieu a pour toujours figure d'humilité. Les acclamations royales ou messianiques lancées à tout va ne font pas oublier que la montée de Jérusalem est rude.
Mgr Laurent Le Boulc'h (Piste 1)
Luc Forestier (Piste 2)
La ville de Jérusalem est en émoi et ne peut reconnaître en cette figure de pauvre son messie. On la retrouve pourtant au détour des Écritures, mais le cœur de l'homme n'est pas spontanément poreux à la faiblesse.
... et tous les pauvres qui nous entourent
Le dimanche des Rameaux est comme un immense chant des béatitudes. Dieu est reconnaissable au milieu des pauvres. Celui qui vient ne rivalisera jamais avec les fiers attelages des Romains. Il en a banni la violence. Dieu à visage humain avance au pas des hommes, et en particulier au pas des pauvres. S'ouvre ainsi une semaine où la faiblesse est entourée d'infini respect.
Dieu compagnon
Oui, la vie des hommes est faite de violence, de pauvretés, de noirceurs. Et c'est là que Dieu touche l'homme. Quand il se donne, c'est pour que ce tréfonds d'humanité, soit éclairé. Quand l'homme est touché à cette profondeur de son être, la Résurrection s'ouvre ou s'éveille en lui . Pour qui veut relire avec la liturgie les grands textes de la Bible, la "grande semaine" reste le temps de la mise à l'épreuve de l'ensemble de nos vies.
Me centrer sur l'essentiel
Les uns et les autres livrent leur souci de vivre centrés sur l'essentiel. Cet appel résonne fort cette semaine ! C'est une préparation au baptême où les détails prennent trop de place, c'est cette "période de vide qui me déçoit", ce sont les "inquiétudes, tracas, luttes intérieures" évoqués par plusieurs et qui font dire que l'on est "agité intérieurement", si "terre à terre", et pourtant tellement désireux de "paix intérieure".
Le chemin de Jérusalem sur lequel avance Jésus en cette semaine est un chemin d'humanité profonde. L'attachement à lui invite à l'intériorité, mais ne passe pas forcément par le sentiment brûlant que l'on aimerait avoir. Dans la foi, le sentiment n'est pas le critère ultime. Ce qui compte, ce sont les actes et la vie.
P. Jacques Nieuviarts, bibliste
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