"Le match de la dernière chance ? On peut dire ça", admet l'entraîneur de Lyon, Bruno Genesio. Si elle perd au Vélodrome, son équipe (4e) accusera huit longueurs de retard sur l'OM (3e) et perdra virtuellement tout espoir de podium, trois jours après sa désillusion européenne.
L'OM dans le vent, l'OL sur le flanc
Jeudi, l'OL a en effet été éliminé par le CSKA Moscou (1-0, 2-3) de l'Europa League, dont la finale se jouera à Lyon. Paris étant éliminé de la Ligue des champions, cela fait de l'OM le dernier représentant français en quarts de finale de compétitions européennes.
Voilà que les supporters lyonnais, déjà en colère des résultats catastrophiques de leur équipe, doivent désormais vivre avec l'angoisse de voir le rival du Sud jouer cette finale européenne chez eux. "Lyon, ce n'est pas loin de chez nous, c'est intéressant", a souri vendredi le directeur sportif de l'OM, Andoni Zubizarreta.
Marseille, qui affrontera en quarts le RB Leipzig, n'a pas que l'Europe heureuse: tout va vraiment mieux à l'Olympique du Sud, les résultats, l'équipe, l'entraîneur. Ne vient-il pas d'effacer l'Athletic Bilbao avec maîtrise (3-1, 2-1) ?
Collectif contre individualisme
Dans le jeu aussi tout est plus fluide à l'OM. Le collectif est bien rodé, l'équipe récite même des séquences très réussies, comme lors des deux matches contre Bilbao.
L'OM est porté par ses individualités quand l'OL est lâché par les siennes. Comble de malchance, Lyon est privé pour ce match de son guide, Nabil Fekir, touché à un genou. A l'aller, c'est lui qui avait débloqué le match (2-0) sur un coup franc savonné par Steve Mandanda.
Le gardien marseillais s'est largement repris depuis, il a par exemple maintenu la tête hors de l'eau à son équipe, battue par les flots à Toulouse (victoire 2-1 au final).
Dimitri Payet est en pleine forme et fait tout pour que Didier Deschamps l'appelle pour la Coupe du monde. L'Argentin Lucas Ocampos marche sur l'eau (4 buts en trois matches) et Florian Thauvin joue la meilleure saison de sa vie.
A Lyon, Marçal s'est disputé avec Genesio, la défense a gravement manqué de combativité contre le CSKA et les attaquants s'oublient entre eux dans des ego-trips contre-productifs. Mariano Diaz ne sert pas Memphis Depay, puis Maxwell Cornet oublie de passer à Mariano...
Le seul leader qui reste à l'OL en l'absence de Fekir, Anthony Lopès, ne peut pas tout faire, depuis sa cage, dans un groupe trop jeune. Résultat: Lyon s'est avachi depuis deux mois, avec une seule victoire en sept matches de championnat.
Garcia solide, Genesio fragile
La C3 a servi un temps de cache-misère, mais c'est fini et l'entraîneur lyonnais, Bruno Genesio, a reçu un soutien très tempéré de son président Jean-Michel Aulas vendredi soir sur RMC: "Il lui reste une année de contrat. Si nos objectifs ne sont pas atteints, évidemment ça lui laisse moins de chances de poursuivre que si les objectifs sont atteints."
A l'OM, Rudi Garcia a assis son autorité par des choix payants: garder Ocampos, reculer Bouna Sarr à droite, imposer Frank Anguissa en récupérateur, etc. Le système en 4-2-3-1 marseillais baigne dans l'huile. Garcia peut le nuancer, avec Maxime Lopez plus joueur en deuxième milieu défensif ou Anguissa, plus gratteur de ballons - le Camerounais devrait occuper le poste contre l'OL.
Genesio, lui ne trouve plus de solutions, surtout en l'absence de Fekir. Mariano réussit une bonne saison, mais c'est un finisseur, il a besoin d'être servi par un jeu d'équipe.
Attention toutefois, l'adage veut que Rudi Garcia, et l'OM, peinent à gagner les gros matches. Ils tiennent une excellente occasion de remporter enfin une confrontation directe: de la confiance, au jeu et à l'ambiance, tout penche vers l'OM, soutenu en plus par un Vélodrome bondé et sans supporters lyonnais.
Mais l'OL, qui contrairement à l'OM a battu Monaco et Paris cette saison, joue gros dimanche. "Si nous obtenons un résultat positif, tout peut être relancé", prévient Genesio. Le Lyon n'est pas encore mort.
A LIRE AUSSI.
Europa League: Marseille et Lyon vers le quart... et l'Olympico
Ligue 1: Genesio en danger, Garcia découvre "son" Vélodrome
Ligue 1: Marseille, 3e, ne lâche rien, Lyon n'y arrive plus
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.