Un victoire de Vladimir Poutine le placerait aux commandes du pays jusqu'en 2024 et conforterait son statut d'homme fort et incontournable de la Russie, qu'il a fait revenir ces dernières années sur le devant de la scène internationale, au prix de tensions sans précédent avec les Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide.
Plus de 107 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dimanche à partir de 08H00 locales à travers le plus grand pays du monde. Compte tenu du décalage horaire, les bureaux de vote avaient ouvert à partir de samedi soir et dans la nuit en Sibérie et en Extrême-Orient.
Loin devant ses adversaires, M. Poutine, loué par les uns pour avoir ramené la stabilité après les dures années 1990 et vilipendé par les autres pour un net recul des libertés, a peu de souci à se faire.
A 65 ans, il devrait remporter un quatrième mandat, plus de 18 ans après avoir été désigné comme successeur par le premier président russe, Boris Eltsine.
Le candidat millionnaire du Parti communiste, Pavel Groudinine, est crédité de 7% des voix et le troisième, l'ultranationaliste Vladimir Jirinovski, de 5%, devant la journaliste libérale Ksénia Sobtchak (1-2%), les quatre autres candidats se contentant de scores négligeables.
Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a lui été exclu de la course après avoir été déclaré inéligible par la Commission électorale en raison d'une condamnation judiciaire pour détournement de fonds, qu'il dénonce comme orchestrée par le pouvoir.
Jouissant d'une fidèle base de soutiens dans tout le pays, M. Navalny a appelé au boycott de l'élection et dépêché des observateurs dans les bureaux de vote.
Faute de suspense et vu les appels au boycott, le principal objectif du Kremlin pendant cette campagne atone aura été de convaincre les électeurs de se déplacer, notamment la "génération Poutine", ces jeunes qui votent pour la première fois et n'ont connu que Vladimir Poutine au pouvoir.
Le Kremlin a donc tout fait pour que la participation, seul véritable baromètre de ce scrutin, soit aussi forte que possible dimanche, menant une campagne massive d'information et d'incitation au vote, facilitant le vote hors du lieu de résidence mais aussi, selon des médias, en faisant pression sur les fonctionnaires ou les étudiants pour aller aux urnes.
Tensions Est-Ouest
La dernière semaine de campagne a été marquée par un regain de tension entre Moscou et les Occidentaux en raison de l'empoisonnement en Angleterre d'un ex-agent double russe, à l'origine d'expulsions de diplomates réciproques entre la Russie et le Royaume-Uni.
Les démentis, échanges d'accusations et menaces de représailles réciproques qui ont rythmé la semaine résument un mandat marqué par le retour en force de la Russie sur la scène internationale, mais aussi par l'installation d'un climat de quasi Guerre froide sur fond de conflit syrien, d'annexion de la Crimée et d'insurrection pro-russe dans l'est de l'Ukraine.
Et Moscou n'a même pas attendu que l'élection présidentielle soit passée pour annoncer samedi l'expulsion prochaine de 23 diplomates britanniques, en rétorsion aux mesures de Londres.
Symboliquement, le scrutin se tient quatre ans jour pour jour après la ratification du rattachement de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, décidé à l'issue d'un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.
En représailles à la tenue de la présidentielle en Crimée, Kiev a décidé de bloquer le vote des électeurs russes résidant en Ukraine.
Si l'empoisonnement en Grande-Bretagne de Sergueï Skripal et sa fille a peu de chance d'influer sur le vote des Russes, habitués aux accusations occidentales contre Moscou, il risque de donner le ton du prochain mandat de Vladimir Poutine -- son dernier, selon une Constitution qu'il a promis de ne pas toucher.
Le président russe n'a quasiment pas fait campagne, se contentant de deux participations de deux minutes chacune lors de concerts de soutien et snobant les débats télévisés.
Il s'est surtout illustré par un discours très musclé devant le Parlement pendant lequel il a longuement vanté les nouveaux missiles "invincibles" de l'armée russe développés en réaction aux projets de bouclier antimissile, sommant les Occidentaux d'"écouter" enfin la Russie.
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Le futur mandat de Poutine sous le signe des tensions avec l'Occident
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