"A 09H10 ce matin, une voiture piégée a explosé dans le district de police 9 de Kaboul. Jusqu'ici, nous avons deux civils tués et trois blessés", a déclaré à l'AFP Najib Danish, le porte-parole du ministère.
De son côté, le porte-parole du ministère de la Santé Wahid Majrooh a fait état d'au moins quatre blessés.
Selon l'adjoint du porte-parole au ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi, une compagnie de sécurité britannique, G4S, était visée, mais le kamikaze "s'est fait exploser avant d'atteindre sa cible".
Dans un message sur WhatsApp, le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a indiqué que l'assaillant avait pour objectif un convoi de "troupes étrangères", dont "tous les occupants ont été tués".
Mercredi, le général John Nicholson, commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, avait déclaré que la protection de la capitale afghane était une priorité.
"Kaboul est notre principal effort maintenant, de renforcer Kaboul, de protéger ses habitants et la communauté internationale qui s'y trouve, à cause de l'impact stratégique" de cette ville, a-t-il dit devant des journalistes.
L'attaque de samedi intervient alors que le président afghan Ashraf Ghani a proposé fin janvier aux insurgés d'engager des pourparlers de paix, que ces derniers ont pour l'instant fraîchement accueillis.
Kaboul est devenu un des endroits les plus meurtriers d'Afghanistan. Les talibans et le groupe Etat islamique y rivalisent de férocité, faisant de nombreuses victimes civiles.
Quatre attaques s'y sont produites ces trois dernières semaines. L'avant dernière en date, celle du 9 mars, avait fait au moins neuf morts, quand un kamikaze à pied avait actionné sa charge dans un quartier chiite de la capitale. L'EI avait revendiqué l'attentat.
Plus de 10.000 civils ont été blessés ou tués en Afghanistan en 2017 des suites du conflit, selon l'ONU. Près de 2.300 d'entre eux ont été tués ou blessés dans des attentats, le plus lourd bilan de ce type jamais enregistré.
Le président Ashraf Ghani a proposé fin février des pourparlers de paix aux talibans : ceux-ci pourraient notamment être reconnus en tant que parti politique s'ils acceptent un cessez-le-feu et reconnaissent la Constitution de 2004.
Les insurgés, qui ne cessent d'étendre leur contrôle du territoire afghan, refusent officiellement toute discussion avec le gouvernement afghan, qu'ils qualifient de marionnette des Etats-Unis.
Mardi, ils ont répété sur leur site internet qu'ils étaient prêts à négocier, mais uniquement avec Washington, pas avec Kaboul qu'ils dépeignent comme un "régime d'esclaves" inféodé aux "envahisseurs américains".
Les talibans ont regagné beaucoup de terrain depuis la fin de la mission de combat de l'Otan fin 2014 et ils ont porté des coups très durs aux forces de sécurité afghanes.
En octobre, les insurgés contrôlaient ou exerçaient leur influence sur près de la moitié des districts d'Afghanistan, soit deux fois plus qu'en 2015, selon un rapport publié en janvier par l'agence gouvernementale américaine SIGAR.
La "saison des combats", qui démarre traditionnellement au printemps en Afghanistan, quand les températures s'adoucissent, s'annonce très intense cette année, après un hiver déjà extrêmement sanglant, marqué par une série d'attentats à Kaboul fin janvier qui avaient fait plus de 130 morts, majoritairement civils.
Les talibans chercheront à répondre sur le terrain à l'accroissement des frappes aériennes décidé par le président Donald Trump, faisant craindre pour nombre d'observateurs une escalade de la violence.
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