Sur un autre front en Syrie, 43 civils ont été tués par des bombardements de l'armée turque sur la ville d'Afrine (nord-ouest), où Ankara pourchasse une milice kurde qu'elle considère comme "terroriste", selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Dans la Ghouta orientale, le régime syrien, aidé militairement par son allié russe, poursuit son offensive entamée le 18 février, en dépit des condamnations internationales et des appels à un cessez-le-feu.
L'armée a assuré avoir repris 70% de ce qui constituait l'ultime bastion rebelle aux portes de Damas, désormais morcelé en trois secteurs, et a exhorté les habitants de ces secteurs rebelles à fuir via des "couloirs sécurisés".
Au moins 1.350 civils, dont 270 enfants, ont été tués et des milliers blessés en près d'un mois de bombardements, selon l'OSDH.
Vendredi, 96 habitants de la Ghouta orientale ont été tués, principalement dans des raids sur Saqba et Kfar Batna, d'après l'OSDH, qui a attribué les frappes à l'aviation russe.
Le ministère russe de la Défense a catégoriquement démenti.
"Les affirmations de l'OSDH (...) sur de prétendues frappes russes sur la Ghouta orientale ne sont qu'un +fake+ de plus", a déclaré le ministère, cité par les agences de presse. "L'aviation russe n'a aucune mission militaire dans la Ghouta orientale et n'en a effectué aucune" dans cette région, a-t-il dit./
'Quel espoir?'
Devant la progression des troupes gouvernementales, plus de 2.400 civils ont fui les localités du sud de l'enclave, selon l'Observatoire.
Transportant quelques affaires, des femmes portant des enfants, des vieillards et même des blessés ont emprunté un corridor humanitaire pour arriver en zone gouvernementale.
La veille, quelque 20.000 habitants étaient sortis de la Ghouta, selon l'OSDH. L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar al-Jaafari, a, lui, évoqué le chiffre de 40.000.
Dans la localité d'Adra, dans un secteur gouvernemental de la Ghouta orientale, quelque 3.000 personnes étaient entassées vendredi dans une école transformée en centre d'accueil.
"Quel espoir y a-t-il pour des enfants qui ont vu des familles détruites et des atrocités commises?", s'est insurgé le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) internationale, Peter Maurer, après avoir accompagné jeudi un convoi d'aide.
Pour reprendre la reprendre la totalité de l'enclave, d'où des obus sont tirés sur la capitale Damas, le régime l'a morcelée en trois secteurs.
Les groupes rebelles islamistes Jaïch al-Islam, Faylaq al-Rahmane et Ahrar al-Cham, chacun présent dans un des trois secteurs assiégés, se sont dits prêts vendredi "à engager des négociations directes à Genève avec la Russie, sous le parrainage des Nations unies".
Depuis son intervention militaire en Syrie en 2015, Moscou a aidé les forces du président Bachar al-Assad à reprendre plus de la moitié du territoire syrien.
'Boucliers humains'
Dans le nord-ouest de la Syrie, où la Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive contre une enclave kurde, des bombardements turcs ont tué 43 civils à Afrine, chef-lieu de cette région frontalière d'où elle veut chasser la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle considère comme "terroriste".
Au moins 16 civils sont morts dans un raid aérien turc qui a touché le principal hôpital de la ville d'Afrine, aux capacités déjà limitées, selon l'OSDH. L'armée turque a démenti sur Twitter ces informations, affirmant mener ses opérations "de manière à ne pas blesser les civils et les innocents".
Selon l'OSDH, au moins 254 civils, dont 43 enfants, ont péri depuis le début de l'offensive de l'armée turque, aidée de rebelles syriens.
Afrine est désormais quasi-encerclée. Seul un couloir est utilisé par les civils pour fuir vers des zones tenues par le régime syrien.
Plus de 30.000 civils ont quitté cette ville depuis mercredi, selon l'OSDH.
L'ONU a néanmoins exprimé sa préoccupation à propos de rapports indiquant que des civils à Afrine étaient empêchés de fuir par les forces kurdes et utilisés comme "boucliers humains".
Déclenchée il y a sept ans par la répression par le régime de manifestations pacifiques prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 350.000 morts et s'est complexifié avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères.
Alors que le conflit est entré jeudi dans sa huitième année, aucune solution politique n'est en vue.
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