Le diplomate en chef nord-coréen est arrivé jeudi soir à Stockholm, une semaine après l'acceptation par le président Donald Trump du principe d'un sommet historique avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.
Après un dîner avec son homologue suédoise Margot Wallström, Ri Yong Ho a rencontré le Premier ministre Stefan Löfven vendredi matin, puis de nouveau Mme Wallström pendant plusieurs heures dans une résidence du quartier des ambassades à Stockholm.
A l'issue de cet entretien, la ministre suédoise s'est félicitée de "l'atmopshère constructive" présidant aux consultations avec les Nord-Coréens. "Nous honorons notre mandat de puissance protectrice", a-t-elle déclaré à des journalistes, dont l'AFP.
"Le dialogue est nécessaire (...) mais nous ne sommes pas naïfs au point de croire que nous pouvons régler tous les problèmes de la planète. Il revient aux parties de décider du chemin à suivre", avait-elle dit plus tôt dans la journée en marge d'une réunion au Parlement suédois.
Les autorités suédoises ont annoncé que ces consultations, qui devaient s'achever vendredi soir, se poursuivraient samedi.
"Les discussions avec la Corée du Nord sont prolongées. Elles continueront samedi", a indiqué à l'AFP le porte-parole de Mme Wallström, Pezhman Fivrin.
Vendredi matin, M. Ri s'est brièvement entretenu avec le chef du gouvernement du pays scandinave, membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies élu pour la période 2017-2018.
"Si la Suède peut offrir une médiation pour obtenir des résultats, alors bien sûr elle le fera", a ensuite déclaré M. Löfven de Berlin, où il rencontré la chancelière allemande Angela Merkel.
D'après Stockholm, M. Ri -- qui était en poste à l'ambassade nord-coréenne à Stockholm entre 1985 et 1988 -- et ses interlocuteurs doivent évoquer la dénucléarisation de la péninsule coréenne et un possible sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong Un.
La visite de M. Ri vise également à "contribuer à la mise en oeuvre effective des résolutions" votées par le Conseil de sécurité contre Pyongyang sur son programme nucléaire, mais aussi celles "soulignant la nécessité d'intensifier les efforts diplomatiques pour trouver une solution pacifique au conflit", selon Stockholm.
La diplomatie suédoise a souligné qu'il n'y aurait pas de conférence de presse au cours de la visite, mais qu'un communiqué serait diffusé à l'issue des entretiens.
Un rôle à jouer
La Suède conduit cette médiation en sa qualité de "puissance protectrice" des Etats-Unis, du Canada et de l'Australie dont elle représente les intérêts à Pyongyang.
M. Ri est accompagné par Choe Kang Il, directeur général adjoint du département Amérique du Nord au ministère nord-coréen des Affaires étrangères.
L'Institut international de recherche sur la paix, basé à Stockholm (Sipri), apporte son concours aux consultations, croit savoir la télévision publique suédoise SVT, sans qu'il ait été immédiatement possible de le confirmer.
Après des mois de tension et de menaces de guerre autour du programme nucléaire de Pyongyang, un haut responsable sud-coréen avait annoncé la semaine dernière qu'un sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un pourrait avoir lieu avant la fin mai.
M. Trump a confirmé le projet du sommet mais la Corée du Nord ne l'a toujours pas fait et maints experts se montrent prudents sur les chances d'un tel sommet d'aboutir.
Une source à Pékin a indiqué à l'agence sud-coréenne Yonhap ne pouvoir exclure "un contact entre la Corée du Nord et les Etats-Unis" à Stockholm durant la visite de M. Ri en Suède.
L'an dernier, Donald Trump avait remercié le gouvernement suédois pour ses efforts visant à obtenir la libération de l'étudiant américain Otto Warmbier, arrêté à Pyongyang en 2016 et décédé peu après sa libération et son retour aux Etats-Unis.
Le sort de trois Américains détenus en Corée du Nord doit aussi être abordé cette semaine en Suède, selon une source suédoise citée par le quotidien de référence Dagens Nyheter.
Au même moment le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président sud-coréen Moon Jae-in se sont téléphonés au sujet de la Corée du Nord, a rapporté la télévision nippone TBS.
M. Abe a notamment insisté sur la nécessité pour Pyongyang de suspendre ses essais nucléaires et d'accepter une inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon TBS.
D'après l'agence sud-coréenne Yonhap, M. Moon a également échangé au téléphone vendredi avec Donald Trump.
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