"J'ai décidé de ne pas me rendre sur le site officiel de la Russie (...) en solidarité avec nos amis britanniques", a dit le président à l'issue d'une visite de trois heures.
L'affaire de l'ex-espion empoisonné en Angleterre a pris des allures de confrontation Est-Ouest, les alliés occidentaux dénonçant la responsabilité de Moscou
"Il était hors de question que je me rende sur un site officiel, nous allons nous concerter dans les prochains jours. Et nous verrons les réponses qu'il convient d'apporter à cette agression sur le sol de nos alliés britanniques", a expliqué M. Macron.
"Il n'était donc pas envisageable d'être ce soir sur le stand officiel de la Russie, par contre je tiens à redire ici combien il est important de poursuivre le dialogue avec les intellectuels, avec les auteurs, avec la société civile, avec les musiciens, avec toutes celles et ceux qui portent la force de ce peuple et qui d'ailleurs parfois s'opposent avec beaucoup de courage contre tous les excès du régime en place", a souligné le président.
Il a aussi indiqué qu'il parlerait avec son homologue russe Vladimir Poutine.
"Je parle à tout le monde. Et je serai très clair", a-t-il dit.
Le chef de l'Etat avait indiqué à la mi-journée qu'il annoncerait "dans les prochains jours (des) mesures". Sans préciser si ces mesures viseraient Moscou, il avait affirmé que "tout porte à croire que la responsabilité est attribuable à la Russie".
Préparé depuis des mois, le Salon (ouvert au public de vendredi à lundi) devait mettre en avant le renouveau des lettres russes. Trente-huit auteurs russes y ont été invités dont le controversé Zakhar Prilepine, 42 ans, proche du chef du Parti national-bolchevique Édouard Limonov mais aussi écrivain parmi les plus doués de sa génération. Ou encore Ludmila Oulitskaïa, lauréate du prix Médicis étranger en 1996.
Les écrivains de la délégation russe ne sont pas tous des partisans du président Vladimir Poutine, quasiment assuré d'obtenir un quatrième mandat à l'issue de l'élection présidentielle de dimanche.
"Je n'ai jamais dépendu du pouvoir, il ne m'a pas fait de cadeaux et je ne lui dois rien", a ainsi confié jeudi à l'AFP Ludmila Oulitskaïa qui vient de publier "L'échelle de Jacob" (Gallimard).
Durant sa visite, le président Macron a salué auteurs et éditeurs. Il s'est notamment rendu sur le Pavillon des Lettres d'Afrique qui accueille quelque 130 auteurs dont l'écrivaine sénégalaise Aminata Sow Fall, 76 ans, une des plus grandes plumes de la littérature africaine francophone.
Au total, près d'une cinquantaine de pays sont représentés au Salon dont, pour la première fois, la Chine, la Hongrie et l'Ukraine.
Élue "capitale mondiale du livre" pour 2019 par l'Unesco, Sharjah, troisième plus grand émirat des Émirats Arabes Unis (EAU), est la ville "invitée spéciale" du Salon.
Salon parallèle
Plus de 3.000 auteurs disposés à la rencontre, aux échanges et aux dédicaces sont attendus.
Après s'être mobilisés sur les réseaux sociaux avec le hashtag +PayeTonAuteur+, les écrivains ont obtenu que leurs prestations lors des conférences soient rémunérées.
La question de la rémunération des auteurs est une question récurrente alors que, selon une étude du ministère de la Culture, 41% des auteurs professionnels gagnent moins que le Smic.
D'une manière générale, l'année 2017 a été médiocre pour le monde de l'édition avec un marché en recul de 1,1% en valeur, selon une récente étude du magazine Livres Hebdo.
Neuf scènes thématiques dont, pour la première fois, une scène Polar et une consacrée au genre "Young Adult", tenteront d'attirer de nouveaux lecteurs.
Parmi les nouveautés il y aura également deux faux procès (avec de vrais avocats) pour déterminer si Anna Karénine était coupable ou s'il faut licencier Gaston Lagaffe!
Le programme complet est disponible sur le site www.livreparis.com
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