"Le maintien de nos écoles dans nos villages, c'est essentiel", a déclaré le maire de Rilly-sur-Vienne, Jean-Louis Bassereau, en accueillant le président dans la petite école de deux classes multi-niveaux.
"Vous avez raison", lui répond Emmanuel Macron, en saluant "la mobilisation" de ce village à 50 km de Tours peuplé de 786 habitants, où une troisième classe ouvrira à la rentrée. "Nous allons ouvrir 1.000 classes" sur l'ensemble du territoire en plus de celles des zones prioritaires (réseaux Rep et Rep+), a-t-il ajouté.
Ce déplacement entamé mercredi dans le centre de la France est censé répondre aux critiques d'acteurs du milieu rural ces dernières semaines contre diverses mesures mal perçues: classes fermées, limitation de vitesse à 80 km/h, nouvelle carte des zones défavorisées pour les aides européennes, interdiction prévue du glyphosate ou encore négociations tendues entre grandes surfaces et agriculteurs.
Présent au côté de M. Macron, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé un solde net de 207 classes fermées en zone rurale à la rentrée 2018 contre un solde positif d'environ mille classes au niveau national, ce qu'il explique par la baisse du nombre d'élèves dans ces zones.
"On ne va pas se substituer à la démographie quand il n'y a plus assez d'enfants... Ici, il y a plus d'enseignants par élèves qu'en région parisienne ou à Orléans", a affirmé le chef de l'Etat.
Des syndicats d'enseignants soutiennent que des classes rurales sont fermées afin de dégager des postes pour le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les quartiers défavorisés. "Cette idée est fausse", a réagi Emmanuel Macron.
Relayant ce malaise, le vice-président des Républicains, Guillaume Peltier, a appelé mercredi Emmanuel Macron à décréter "un moratoire" sur les fermetures de classes en milieu rural et l'a accusé d'avoir "menti aux Français" sur ce sujet.
"Au contraire, nous allons augmenter le taux d'encadrement (nombre d'enseignants par rapport au nombre d'élèves) l'année prochaine, en particulier en zone rurale", avait répliqué mercredi soir le chef de l'Etat à Tours. "Le sujet est démographique : 32.000 jeunes en moins rentrent en primaire, en particulier en zones rurales. Mais nous n'avons pas fermé autant de classes que ce qu'une application bête et méchante de la démographie nous aurait conduit à faire, qui aurait été de supprimer plus de 1.000 classes", a-t-il déclaré à des journalistes.
- 'Pas de misérabilisme'
L'accusation de favoriser les villes, un procès que lui a déjà fait le dirigeant de LR Laurent Wauquiez, reflète aussi le 1er tour de l'élection présidentielle, où son score était meilleur en ville qu'à la campagne.
Dans les zones rurales il avait été devancé par Marine Le Pen (21% contre 23%) alors que dans les villes de plus de 20.000 habitants la tendance était inverse.
Fin février, un sondage Odoxa montrait plus de deux Français sur trois (69%) le considèrent comme éloigné des préoccupations de la France rurale.
A Rilly, un élu a interpellé le président en se plaignant de "l'accumulation des contraintes" qui font que "l'on n'a plus le droit de rien faire". "Il ne faut pas faire du misérabilisme du rural", a répondu Emmanuel Macron. "Il faut expliquer aux gens que la limitation de la vitesse à 80km/h, cela représente deux minutes sur un trajet de 40 km", a-t-il dit, en précisant que la mesure serait retirée si elle ne donnait pas de résultats après une expérimentation de deux ans.
Après Rilly, le président s'est rendu dans un lycée général, technologique et professionnel de Loches, où il devait se faire présenter le projet de parcours ambition PACES (Première année commune des études de santé).
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