Déclenché le 15 mars 2011 avec la répression par le régime de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 350.000 morts et s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères.
L'armée syrienne a réussi à pénétrer mercredi soir dans une ville clé de l'enclave de Ghouta orientale, dernier bastion insurgé aux portes de Damas soumis à d'intenses bombardements, a annoncé une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Les forces du régime ont attaqué Hammuriyeh, et ont réussi à prendre le contrôle partiel" de cette ville dans le sud de l'enclave rebelle située à l'est de Damas, a indiqué cette ONG basée en Grande-Bretagne.
Les forces gouvernementales syriennes, soutenues par la Russie, ont lancé le 18 février un assaut sur la Ghouta orientale pour reprendre ce dernier bastion de l'opposition près de Damas.
Leur offensive a coupé l'enclave en trois sections, chacune contrôlée par des groupes de rebelles différents.
La zone autour de Hammuriyeh est contrôlée par la faction Faylaq al-Rahman. Elle a été soumise à d'intenses bombardements ces derniers jours, a constaté un correspondant de l'AFP.
Frappes aériennes et tirs d'artillerie, qui visent au quotidien l'enclave, ont tué plus de 1.220 civils, dont près de 250 enfants, et fait plus de 4.600 blessés, selon l'OSDH.
Mercredi, au moins 31 civils ont encore été tués dans les bombardements qui ont visé notamment Hammouriyé (sud), selon l'OSDH.
La population est de plus en plus étouffée par l'offensive du régime syrien qui se poursuit sans relâche depuis la mi-février avec des bombardements intensifs.
Mercredi, des dizaines de civils ont été évacués de l'enclave assiégée, au lendemain de l'évacuation de quelque 150 personnes. L'ONU avait auparavant assuré qu'un millier de personnes devaient sortir d'urgence de l'enclave "pour des raisons médicales".
Le régime est déjà parvenu à reprendre plus de la moitié du pays et poursuit sa reconquête, notamment dans la Ghouta.
L'étau se resserre sur Afrine
Dans le nord-ouest de la Syrie, ce sont l'armée turque et des supplétifs syriens qui ont quasiment encerclé la ville d'Afrine, principale cible de leur offensive lancée le 20 janvier contre le bastion des Unités de protection du peuple (YPG), considérées comme un groupe "terroriste" par Ankara mais alliées aux Occidentaux dans la lutte antijihadiste.
Face au spectre d'un siège ou d'un assaut sur cette cité de quelque 350.000 habitants, de nombreux civils tentent de fuir la ville --qui manque d'eau et d'électricité-- ou cherchent de la nourriture et des médicaments, faisant craindre un nouveau drame humanitaire en Syrie.
"Afrine sera complètement tombée d'ici ce soir", a assuré mercredi matin le président turc Recep Tayyip Erdogan avant que la présidence tempère ses propos, assurant qu'il espérait en fait que "l'encerclement" de la ville soit "totalement achevé d'ici ce (mercredi) soir".
"Il semble que le président (...) Erdogan rêve éveillé en parlant d'une chute d'Afrine" ce mercredi, a affirmé Redur Khalil, un porte-parole des YPG.
Pourtant, l'étau s'est bien resserré sur la ville, que de nombreux civils sont en train de fuir, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et les forces de l'offensive turque ont déjà capturé plus de 70% de l'enclave kurde.
L'unique voie de sortie d'Afrine étant désormais visée par des bombardements, qui ont tué mercredi 10 combattants prorégime, de nombreux civils décident de se faire aider par des passeurs contre de grosses sommes d'argent pour fuir la ville, selon l'OSDH.
Des raids aériens sur la ville d'Afrine ont par ailleurs fait 10 morts dont quatre enfants et 34 blessés selon l'OSDH, qui fait état de moyens très réduits dans l'hôpital de la ville.
Le conseiller média des YPG Rezan Hedo a dit craindre un "massacre" si les forces de l'offensive turque lancent l'assaut sur la ville.
Selon un correspondant de l'AFP, des dizaines d'habitants d'Afrine ont fait la queue mercredi devant une boulangerie qui distribuait son stock à l'appel de l'administration locale. Quelques magasins étaient ouverts et liquidaient leurs dernières marchandises.
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