"On va vers un bras de fer, c'est clair", a prévenu Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa, deuxième syndicat de la SNCF. "La balle était dans le camp du gouvernement. Ce projet de loi montre son approche contradictoire entre une volonté d'échanges affichée et la réalité du texte", a-t-il dit à l'AFP.
SUD Rail (3e syndicat) souhaite "une grève reconductible et dure face à un gouvernement dur et inflexible". Le texte présenté en conseil des ministres mercredi "montre bien qu'on n'est pas dans une concertation mais dans une explication de texte. Le gouvernement veut passer en force", a dénoncé auprès de l'AFP Erik Meyer, porte-parole de SUD Rail.
La CFDT (4e syndicat) a noté que "pas une virgule n'a été modifiée entre les premières annonces et le projet de loi". "On va droit dans le mur avec une telle méthode. Cela va durcir les positions. Les réunions de concertation sont stériles. On va réellement vers une mobilisation des cheminots. Ce ne sera pas une grève corporatiste mais pour défendre le ferroviaire", a déclaré à l'AFP Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT Cheminots.
Lors de la réunion intersyndicale prévue jeudi, SUD Rail proposera "de déposer le plus rapidement possible un préavis de grève unitaire et reconductible" aux trois autres syndicats représentatifs du groupe, la CGT Cheminots (1er syndicat), l'Unsa et la CFDT.
"L'objectif est clairement pour nous de sortir avec une date" de démarrage d'une grève, quitte à se revoir pour "fixer les modalités du mouvement", a indiqué M. Meyer. "On va certainement définir un calendrier d'appel à la grève" et aussi "faire un point sur la manifestation nationale du 22 mars", a dit M. Aubert.
La CGT Cheminots avait indiqué mardi, après avoir rencontré le Premier ministre Édouard Philippe, que l'intersyndicale pourrait décider "une grève reconductible par période de 24 heures ou sous une autre forme".
SUD Rail a déjà déposé seul un préavis de grève mais uniquement pour permettre aux cheminots de participer à la manifestation nationale organisée à Paris à l'appel de la CGT Cheminots, rejointe par les trois autres syndicats représentatifs et par FO (5e syndicat).
Le projet de loi doit être débattu en avril à l'Assemblée nationale et en mai au Sénat. Il prévoit notamment "l'arrêt des recrutements au statut (de cheminot) des nouveaux agents", ce qui est considéré par les syndicats comme un casus belli.
A LIRE AUSSI.
Réforme de la SNCF: deux semaines pour convaincre sur fond de menace de grève
Réforme de la SNCF: les syndicats de cheminots prêts à une grève dure
Le gouvernement prépare ses ordonnances pour réformer la SNCF
Entre ordonnances et menace de grève, une semaine agitée pour la SNCF
SNCF: une réforme "avant l'été", les syndicats prêts à la grève
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.