Cette sculpture colossale en acier qui culminera à 35 mètres de haut en bord de Loire, et depuis laquelle on pourra voler à dos de hérons, vise à donner une visibilité mondiale à la sixième ville de France.
Un premier pas a été franchi le 6 mars, avec le lancement d'une campagne internationale de financement participatif et des dons qui affluent "du monde entier", souligne Pierre Orefice, déjà coauteur de l'éléphant géant articulé et du carrousel des mondes marins, qui attirent 675.000 visiteurs annuels sur l'ancien site des chantiers navals nantais.
"Maintenant, l'arbre est lancé avec le soutien des particuliers, et plus le projet sera partagé, plus il sera puissant", affirme M. Orefice, qui a imaginé cet arbre il y a quinze ans avec son compère François Delarozière, directeur de la compagnie La Machine.
Longtemps repoussée, sa réalisation avait été confirmée en juillet 2016, avec l'annonce par la métropole de Nantes d'un cofinancement public-privé et d'une implantation dans une ancienne carrière de granit, au pied du musée Jules Verne, à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau des autres Machines.
"Au-delà des contingences financières, car 35 millions d'euros c'est une somme conséquente, égale à ce qu'on met dans la rénovation de la gare de Nantes par exemple, c'était important que ce projet soit largement partagé car on voyait bien qu'il pouvait intéresser des partenaires privés", indique Fabrice Roussel, vice-président (PS) de Nantes Métropole.
Le partenariat entre la collectivité et les acteurs économiques s'est concrétisé à l'automne, sous la forme d'un fonds de dotation chargé de collecter les fonds privés et de les reverser à la métropole, opérateur du projet.
La 'Tour Eiffel' de Nantes
"Les entreprises sont défavorables à la dépense publique pour rien, mais favorables aux projets d'infrastructures qui créent de l'emploi sur le territoire car c'est un bien tout un tissu économique qui va participer à la réalisation de ce projet. Et plus on a d'attractivité, plus on a de travail et moins on a de chômage", résume Yann Trichard, président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nantes/Saint-Nazaire et membre du conseil d'administration du fonds.
Les Machines de l'île espèrent atteindre le million de visiteurs avec l'ouverture au public de l'Arbre aux hérons, qui selon M. Trichard "sera à Nantes ce que la Tour Eiffel est à Paris".
Une trentaine d'entreprises de la région se sont déjà engagées à financer l'Arbre aux hérons, en parrainant chacune à hauteur de 50.000 euros l'une des 22 branches d'acier végétalisées de cet arbre, selon Karine Daniel, déléguée générale du fonds de dotation. Une "campagne plus large" sera lancée en fin d'année pour récolter les 12 millions d'euros de fonds privés nécessaires, qui reste "un objectif ambitieux", note-t-elle.
Pour la chef de file de l'opposition municipale nantaise, Laurence Garnier (LR), "ça a du sens d'associer le plus de monde possible quand on mène un projet d'envergure". "Mais on a encore beaucoup d'interrogations sur le montage financier qui n'est pas encore solide aujourd'hui", notamment sur la participation financière ou non des autres partenaires publics (département, région, État, Europe), déplore-t-elle.
En attendant l'inauguration dans quatre ans, le public peut d'ores et déjà tester une partie du futur bestiaire mécanique de l'arbre dans la "Galerie des Machines", sur l'île de Nantes. Un colibri géant et deux oies viennent d'y faire leur entrée, au côté d'une chenille, de fourmis et d'une araignée. La construction de l'Arbre en tant que telle doit démarrer début 2020, indique Pierre Orefice.
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