Cette mise en cause "constitue une nouvelle tentative basse des autorités britanniques de discréditer la Russie", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, protestant "fermement" contre des "accusations gratuites".
La Russie est "innocente" et "prête à coopérer", à condition d'avoir accès à la substance chimique responsable de l'empoisonnement, a également riposté le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc à Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre) Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, sont toujours hospitalisés dans un état "critique", a indiqué mardi un responsable de Scotland Yard, Neil Basu.
Un policier qui était intervenu sur place reste lui aussi dans un état "grave", mais fait de "bons progrès", a-t-il ajouté.
Une nouvelle réunion interministérielle de crise a eu lieu mardi matin à Londres. Mercredi, la Première ministre britannique Theresa May réunira son Conseil de sécurité nationale (NSC) pour examiner la réponse apportée par le Kremlin, auquel elle a fixé un ultimatum à minuit, a indiqué un porte-parole de Downing Street.
La Première ministre s'exprimera ensuite devant les députés pour annoncer les décisions prises.
"Cela ressemble à la Russie"
Londres a reçu le soutien de plusieurs de ses alliés, dont Washington, Berlin, l'UE et Paris, qui a condamné une "attaque totalement inacceptable".
"Pour moi ça ressemble à la Russie", a dit de son côté le président américain Donald Trump, sans se montrer totalement affirmatif.
"Dès que nous obtiendrons des faits précis, si nous sommes d'accord (avec ces faits), nous condamnerons la Russie ou qui que ce soit", a-t-il ajouté, précisant qu'il devait s'entretenir avec Mme May.
Se disant "encouragé" par ces soutiens, le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a souligné la gravité de l'incident, "première utilisation d'un agent innervant sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale".
Lundi, Boris Johnson avait convoqué l'ambassadeur russe, sommé d'expliquer si l'empoisonnement avait été commis directement par la Russie ou si le gouvernement russe "avait perdu le contrôle" de l'agent innervant utilisé, qui aurait alors pu tomber entre les mains d'une tierce partie.
Theresa May avait indiqué devant le Parlement que la substance utilisée appartenait au groupe des agents "Novitchok", mis au point par la Russie.
La Russie est le seul pays capable de produire et déployer un agent innervant aussi puissant et "pratiquement incurable", a déclaré Vil Mirzaïanov, l'un des "pères" des agents Novitchok, qui vit désormais aux États-Unis, au Daily Telegraph.
Theresa May a prévenu qu'en cas d'absence de réponse "crédible" de la part de Moscou, "nous considérerons que cette action constitue un usage illégal de la force par l'État russe contre le Royaume-Uni".
Évoquant les sanctions prises contre des ressortissants russes après l'affaire Litvinenko, ancien agent secret russe empoisonné au Polonium-210 et mort à Londres en 2006, la dirigeante s'est dite "prête à prendre des mesures plus importantes".
Mme May a indiqué que son gouvernement réfléchissait aussi à une version britannique de l'amendement américain Magnitski, du nom du juriste d'un fonds d'investissement occidental mort en prison à Moscou en 2009 après avoir dénoncé une vaste machination au profit de fonctionnaires russes. Celui-ci permet de saisir les biens des personnes coupables de violations des droits de l'homme.
Selon le Times, Londres envisagerait une cyberattaque contre la Russie.
L'Otan "préoccupée"
Le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg a jugé l'empoisonnement "très préoccupant pour l'Otan", qui est "en contact avec les autorités britanniques sur le sujet".
"Il est extrêmement inquiétant que les agents chimiques soient encore utilisés pour blesser les gens", a commenté l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Sur le front de l'enquête, Scotland Yard a indiqué que la fille de l'ex-agent russe était arrivée au Royaume-Uni le 3 mars, la veille du jour où elle a été retrouvée inconsciente avec son père à Salisbury.
Lançant un appel à témoins, la police a dit chercher à réunir des informations sur la BMW rouge de Sergueï Skripal. Selon la BBC, les enquêteurs explorent la possibilité que l'agent innervant ait été diffusé sous forme de poudre via le système de ventilation.
Au-delà de l'affaire Skripal, la police et les services de renseignement intérieur (MI5) vont examiner des accusations portées contre la Russie sur son éventuelle implication dans une série de décès survenus au Royaume-Uni, a annoncé la ministre de l'Intérieur Amber Rudd.
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