M. Hamdallah, tout comme l'influent chef du renseignement palestinien Majid Faraj, sont sortis indemnes de la déflagration survenue juste après l'entrée du convoi dans l'enclave coincée entre Israël, Egypte et Méditerranée et dirigée par le mouvement islamiste Hamas, a indiqué une source de sécurité au sein de la délégation.
Le convoi a essuyé des coups de feu en même temps que l'explosion, a dit une autre source de sécurité palestinienne. Le Hamas a ensuite bouclé le secteur.
Un journaliste de l'AFP a vu deux voitures aux vitres brisées être dégagées des lieux de l'explosion peu après les faits.
Venu prendre part à l'inauguration d'une usine de traitement des eaux usées, M. Hamdallah est apparu à la télévision, mais a ensuite écourté cette rare visite sans se prêter à d'autres rencontres inscrites à son programme.
Le Hamas responsable (Abbas)
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé un "lâche attentat" et dit tenir le Hamas pour responsable, ont rapporté les médias officiels palestiniens.
L'explosion n'a pas été revendiquée. Des groupes islamistes radicaux défient régulièrement l'autorité du Hamas dans le territoire.
Le ministère de l'Intérieur du Hamas a indiqué avoir arrêté trois personnes et ouvert une enquête.
Le Hamas a condamné l'attaque dans un communiqué, indiquant qu'elle provenait de la "même main" que l'assassinat de Mazen Faqha -un commandant de sa branche armée-- en mars 2017 et la tentative d'assassinat de Tawfiq Abou Naim --le chef de ses forces de sécurité-- en octobre.
Le Hamas avait accusé Israël du meurtre de Mazen Faqha. La deuxième attaque est communément attribuée à des islamistes radicaux.
Le Hamas a critiqué les propos de M. Abbas qui, selon lui, "font le jeu des criminels".
Le mouvement islamiste dirige sans partage la bande de Gaza depuis qu'il en a évincé l'Autorité palestinienne par la force en 2007. L'Autorité, internationalement reconnue et censée préfigurer un Etat palestinien indépendant, ne gouverne plus que sur des fragments de la Cisjordanie occupée, séparée de Gaza par le territoire israélien.
Après des années de dissensions dévastatrices, le Hamas avait accepté le 12 octobre au Caire de rétrocéder les pouvoirs à l'Autorité. Cet accord avait suscité un prudent espoir de voir s'améliorer la situation dans le territoire sous blocus israélien et égyptien, et s'éclaircir un horizon politique particulièrement sombre pour la cause palestinienne.
Malgré l'importance des enjeux, le Hamas et l'Autorité se sont cependant montrés à nouveau incapables jusqu'à ce jour de surmonter leurs divisions, et l'accord du 12 octobre est resté largement lettre morte.
'L'attention immédiate' de Washington
Dans le même temps, les mises en garde se multiplient devant la détérioration des conditions de vie dans le territoire, éprouvé par les guerres, la pauvreté, le chômage, la réclusion et les pénuries d'eau et d'électricité.
Israël justifie le rigoureux blocus terrestre, aérien et maritime imposé à la bande de Gaza depuis 2007 par la nécessité de contenir le Hamas, l'un de ses grands ennemis, auquel il a livré trois guerres.
L'autre voisin, l'Egypte, maintient sa frontière fermée quasiment en permanence et a détruit après 2013 des centaines de tunnels de contrebande, asphyxiant encore davantage l'économie gazaouie.
L'entreprise de réconciliation à l'agonie entre Autorité palestinienne et Hamas s'est traduite par de nouvelles épreuves. L'Autorité a réduit les salaires de ses fonctionnaires à Gaza. Le Hamas a cessé dans une large mesure de rémunérer les siens. Des dizaines de milliers d'employés qui font vivre tant de Gazaouis ont du mal à joindre les deux bouts.
Mardi, la Maison Blanche doit organiser une conférence sur la situation humanitaire à Gaza qui, selon elle, "mérite une attention immédiate". Mais la direction palestinienne, outrée par le parti pris pro-israélien de l'administration Trump selon elle, risque de snober la conférence.
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