"Monsieur de Givenchy s'est éteint dans son sommeil le samedi 10 mars 2018", a annoncé dans un communiqué à l'AFP le couturier Philippe Venet, qui partageait sa vie depuis de très longues années. Ses obsèques seront célébrées "dans la plus stricte intimité".
De son premier défilé en 1952 à son départ en 1995 de sa maison de couture, vendue en 1988 au groupe LVMH, Hubert de Givenchy a marqué son époque avec des tenues aussi célèbres que la robe noire portée par l'actrice Audrey Hepburn dans "Breakfast at Tiffany's".
"Les vêtements de Givenchy sont les seuls dans lesquels je me sens moi-même. Plus qu'un styliste, il est un créateur de personnalité", disait l'actrice à propos de celui qui l'habillait à la ville comme à l'écran.
"Avec la taille qu'elle avait, tout lui allait", disait le créateur qui lui confectionna notamment une robe ivoire à motifs floraux quand elle reçut un Oscar en 1954.
Parmi les autres robes iconiques du couturier, figurent la robe brodée au corsage que portait Jackie Kennedy lors de la visite officielle du couple présidentiel américain en France en 1961 ou la tenue de deuil portée en 1972 par la Duchesse de Windsor - une robe et manteau en crêpe de laine avec ceinture de cuir.
"Cela ne sert à rien de faire de l'esbroufe, il faut faire des vêtements avant tout confortables et bien coupés, et il ne faut jamais contrarier le tissu avec trop d'artifices, il doit bouger sur le corps de la femme", racontait le couturier, alors qu'une grande exposition rendait hommage à son travail l'an dernier, à Calais (nord).
Un "gentleman"
Né en 1927, Hubert James Taffin de Givenchy (de son nom complet) était passionné de mode dès son plus jeune âge. Au point de monter à Paris à l'âge de 10 ans pour rencontrer le couturier Cristóbal Balenciaga, qu'il admirait. La rencontre tant attendue attendra encore quelques années.
Il débute sa carrière à 17 ans, découvrant simultanément l'univers des petites mains et celui des mondaines en quête de robes de soirée. Sept ans plus tard, il ouvre sa maison de couture, stimulé par l'exemple de son aîné Christian Dior, et s'impose comme le couturier du "chic décontracté".
Sa rencontre en 1953 avec Balenciaga, son "maître", est déterminante. Elle accentue son goût pour le vêtement architecturé et une certaine épure qui va devenir le style Givenchy: une élégance sans ostentation laissant une grande place au confort, à l'image des petites robes noires prisées de ses clientes internationales, têtes couronnées comme stars de cinéma.
Grand collectionneur d'art, Hubert de Givenchy possédait de nombreuses œuvres dans le château où il se réfugiait souvent avec son compagnon, dont de nombreux Giacometti.
"Tant dans les robes longues de prestige que dans les tenues de jour, Hubert de Givenchy a su réunir deux qualités rares : être novateur et intemporel", a réagi Bernard Arnault, à la tête du LVMH tandis que la créatrice Clare Waight Keller, qui a présenté sa première collection haute couture chez Givenchy en janvier, a salué la mémoire d'un "gentleman" sur son compte Instagram.
Plus de vingt ans après s'être retiré du monde de la mode, le couturier gardait un œil critique sur les évolutions de son métier.
"Maintenant, je trouve qu'il y a une sorte de laisser-aller, je pense que la mode est devenue autre chose et je ne peux pas dire que je suis enthousiasmé. Il y a la mode et des modes", disait-il en amont de l'exposition qui lui était consacrée à Calais.
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