L'offensive du régime syrien qui vise à reprendre l'intégralité de ce dernier bastion rebelle en banlieue de la capitale a fait depuis le 18 février 1.144 morts, dont 240 enfants, et plus de 4.400 blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ces victimes viennent s'ajouter à l'effroyable bilan humain de la guerre en Syrie, déclenchée il y a bientôt sept ans et qui a désormais fait plus de 350.000 morts, d'après l'ONG.
Fort du soutien de l'allié russe et profitant de l'impuissance d'une partie de la communauté internationale, les forces du régime de Bachar al-Assad ont enchaîné les victoires ces dernières années contre les rebelles et les jihadistes, parvenant à reprendre le contrôle de plus de la moitié du pays.
Dans la Ghouta, région stratégique bordant la capitale, ces troupes étouffent chaque jour davantage l'enclave soumise à un siège asphyxiant depuis cinq ans. Damas en contrôle désormais près de 60%, d'après l'OSDH.
A la faveur de bombardements aériens, de tirs d'artillerie et de combats au sol, le régime est parvenu à isoler les principales villes du secteur, scindant en trois parties le fief insurgé.
Jonction
Dimanche, il a repris le contrôle de la ville-clé de Madira, en effectuant la jonction avec les troupes positionnées à l'ouest de l'enclave, en particulier au niveau de la seule base militaire contrôlée par le pouvoir dans la Ghouta, appelée la "Direction des blindés".
Dans cette partie occidentale de l'enclave bordant la capitale, les forces du régime progressent lundi depuis Madira vers Arbine, au sud, et Harasta, au nord, cette dernière localité étant désormais cernée de toutes parts, selon l'OSDH.
Les rebelles ripostent régulièrement aux opérations du régime dans la Ghouta par des tirs d'obus sur la capitale. Lundi, deux personnes ont été tuées, au lendemain d'une vingtaine de tirs qui avaient déjà fait quatre morts civils, d'après les médias officiels syriens.
Dans le nord du secteur rebelle, la ville de Douma, la plus grande de la région, est elle-même depuis le week-end dernier coupée du reste de l'enclave.
La situation y est relativement calme, selon le correspondant de l'AFP qui a cependant fait état de survols d'avions de guerre en milieu de matinée.
Profitant de ces rares moments d'accalmie, des habitants sortent des abris pour inspecter leurs maisons ou faire des courses, a-t-il ajouté.
Ce correspondant de l'AFP a pu voir des résidents circulant dans des rues dévastées par les bombardements, d'autres regroupés devant une boucherie, la viande étant encore suffisamment abondante sur le marché grâce aux fermiers venus se réfugier dans la ville après avoir fui les zones rurales dont le régime s'est emparé.
Au sud de l'enclave, Hammouriyé, Saqba et Jisrine sont aussi relativement calmes, alors que des négociations sur de possibles évacuations de civils ou de combattants de ces villes se poursuivent avec le régime, selon l'OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne qui dispose d'un vaste réseau d'informateurs à travers la Syrie.
Près de 20.000 enfants tués
Ces trois localités sont contrôlées par le groupe islamiste rebelle Faylaq al-Rahmane, qui a plusieurs fois nié être engagé dans de telles discussions.
La plus grande partie de la Ghouta est tenue par Faylaq et le groupe Jaich al-Islam, mais des jihadistes autrefois liés à Al-Qaïda sont également présents.
L'offensive du régime sur la partie rebelle de la Ghouta a commencé par une campagne aérienne d'une rare violence avant d'être suivie par des opérations terrestres qui ont permis aux prorégime de progresser rapidement dans l'enclave, où survivent quelque 400.000 habitants.
Depuis le début de la guerre en Syrie, le régime a cherché à étouffer les différents fiefs rebelles, parfois jusqu'à la famine. Il l'a fait notamment à Alep (nord), deuxième ville du pays, qu'il a reprise en décembre 2016 après un siège asphyxiant et des bombardements dévastateurs.
Le conflit en Syrie a été déclenché par la répression de manifestations prodémocratie et s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes.
D'après un dernier bilan de l'OSDH fourni lundi, "353.935 personnes ont été tuées depuis le 15 mars 2011", date du début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad.
Parmi ces victimes figurent 106.390 civils dont 19.811 enfants, a précisé l'Observatoire.
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