"Le sens de cette visite est de faire de l'Inde notre premier partenaire stratégique de la région, et que la France devienne votre premier partenaire stratégique en Europe, et plus largement en Occident", a lancé samedi le président français dans la capitale indienne en rencontrant une nouvelle fois le Premier ministre Narendra Modi, comme il l'a fait à plusieurs reprises depuis son arrivée la veille au soir.
Malgré toutes leurs différences, l'Inde et la France "ont les mêmes intérêts et la même vision du monde", a assuré le chef de l'Etat français, qui ne cache pas son ambition de profiter du Brexit pour remplacer la Grande-Bretagne comme partenaire privilégié de New Delhi en Europe.
En attendant, Paris a engrangé quelques nouveaux contrats économiques, dont le plus important s'élève à 12 milliards d'euros en faveur du groupe aéronautique Safran et de ses partenaires pour la fourniture et la maintenance de moteurs d'avions à la compagnie aérienne à bas prix indienne SpiceJet.
Après la vente de 36 Rafale en 2016, aucun nouveau contrat n'a été annoncé dans la défense, où la France espère vendre de nouveaux avions de chasse et des sous-marins à l'Inde, devenu le premier acheteur d'armements dans le monde.
Mais la délégation française s'est félicité d'une "avancée majeure" du projet d'une centrale nucléaire de six réacteurs de type EPR à Jaitapur, sur la côte sud-ouest de l'Inde. "Nous espérons une signature définitive d'accord avant la fin de l'année" pour ce dossier en négociation depuis une décennie, a indiqué l'Élysée.
Une série d'autres partenariats, contrats et protocoles d'accords ont été conclus dans une large diversité de secteurs, dont ceux des transports et des énergies renouvelables.
La marge de progression est importante pour la France, historiquement peu influente en Inde. Les échanges indo-français n'atteignent que 11 milliards de dollars contre 18 milliards pour ceux entre la France et la Chine, l'autre géant asiatique, où M. Macron s'est rendu en janvier.
Accord dans l'océan Indien
Sur le plan de la sécurité, la France et l'Inde ont signé un accord de coopération logistique dans l'océan Indien, qui permet aux forces armées indiennes d'accéder aux bases maritimes françaises (Djibouti, Emirats, Réunion), et vice-versa. La France possède la plus large zone économique exclusive (9,1 millions de km2 dans la zone indo-pacifique) de ces mers en raison de ses territoires, parfois très isolés.
Quant à l'Inde, cet accord s'inscrit dans le cadre de sa politique de renforcement dans cette zone maritime stratégique, où la tracasse l'implication grandissante de la Chine.
"Nous croyons tous deux dans la paix et la stabilité du monde. La région de l'océan Indien va jouer un rôle très significatif", a déclaré Narendra Modi lors d'une allocution conjointe. Dans ce cadre, "nous considérons la France comme un de nos alliés les plus fiables", a-t-il ajouté.
Pour Emmanuel Macron, "une partie forte de la stabilité du monde se joue dans la stabilité de l'océan Indien", qui, avec l'océan Pacifique, "ne peuvent devenir des lieux d'hégémonie"
Dans l'après-midi, le président français ira à la rencontre de la jeunesse à l'occasion d'un débat avec 200 jeunes Indiens, à l'image de sa longue discussion avec de jeunes Africains à Ouagadougou en novembre. Avec l'ambition affichée de "doubler le nombre d'étudiants indiens en France dans les deux prochaines années".
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