Barbara Judge a "démissionné (...) aujourd'hui", a indiqué l'Institute of Directors (IoD) dans un communiqué.
"Le conseil se réunira la semaine prochaine pour discuter de la nomination d'un président du conseil par intérim", a ajouté la plus ancienne instance patronale du Royaume-Uni, créée en 1903.
Dans un communiqué publié plus tôt vendredi, l'IoD avait indiqué avoir pris la décision de "suspendre la présidente de l'IoD dans l'attente de plus amples investigations".
Mme Judge avait déclaré au quotidien conservateur The Times jeudi qu'elle avait de son propre chef décidé de se retirer provisoirement et qu'elle contestait les accusations.
Ce scandale est un coup dur pour l'IoD qui bénéficie depuis un siècle de la "Royal Charter", titre confié à des organisations œuvrant dans l'intérêt public, et censée encourager la bonne gouvernance.
La direction s'est appuyée sur un rapport du cabinet d'avocats Hill Dickinson, engagé par l'IoD pour examiner des accusations qui ont émergé il y a plus de quatre mois.
Ce rapport, vu par le quotidien financier City AM, est particulièrement accablant pour Lady Barbara Judge, 71 ans et présidente de l'organisation depuis 2015. Il détaille pas moins de 41 accusations, dont, pour les plus graves, celles de racisme, sexisme et harcèlement moral envers des membres de l'IoD.
Selon un des nombreux témoignages cités par le cabinet d'avocats, elle s'est adressée au directeur général de l'IoD Stephen Martin en expliquant qu'il y avait un "problème" parce que "nous avons (dans le secrétariat de l'IoD, ndlr) un noir et une femme enceinte et c'est la pire combinaison possible".
Toujours selon le rapport, elle a regretté qu'une critique de l'Iod envers la rémunération confortable du directeur général de Rolls-Royce pourrait affecter sa relation personnelle avec le président de ce groupe industriel.
De même, elle a voulu s'opposer à la position de l'IoD sur le budget du gouvernement en raison de ses liens d'amitié avec le ministre des Finances Philip Hammond et la Première ministre Theresa May.
Il lui est reproché aussi d'avoir demandé à du personnel de l'IoD d'organiser un événement destiné à promouvoir la marque de vêtement qu'elle gère pour son propre compte par ailleurs.
"C'est une victoire pour les membres du personnel ordinaires, qui ont eu le courage de risquer leur carrière, de s'exprimer et de se plaindre de la conduite et du langage de gens occupants des postes très élevés", a commenté le directeur général de l'IoD, Stephen Martin.
Deux autres membres du conseil d'administration ont également démissionné, Kenneth Olisa et Arnold Wagner.
"C'est aussi une victoire pour la bonne gouvernance", a ajouté M. Martin
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