A Bratislava, 40.000 personnes se sont rassemblées, selon le quotidien SME, ce qui constituerait le plus grand rassemblement populaire dans ce pays depuis la Révolution de velours qui a scellé la chute du communisme en Tchécoslovaquie en 1989.
La manifestation sous le slogan "Pour une Slovaquie honnête" a été organisée dans le sillage du meurtre du journaliste d'investigation Jan Kuciak le mois dernier, qui avait provoqué un choc tant en Slovaquie qu'à l'étranger.
Assassiné par balles avec sa fiancée, le journaliste était sur le point de publier un article sur les liens présumés entre des hommes politiques slovaques et des hommes d'affaires italiens soupçonnés d'être liés à la mafia calabraise, la 'Ndrangheta.
Les manifestants ont confectionné des banderoles dont certaines étaient courtoises ("Démissionnez s.v.p."), et d'autres plus agressives, principalement envers le Premier ministre ("Fico couche avec la mafia"), ou encore lapidaires ("Je suis triste", "Salauds").
"Ce que je veux c'est une Slovaquie honnête, où le gouvernement travaille pour les gens non pas pour son propre bien-être", a déclaré à l'AFP Mariana, une étudiante qui a participé à la manifestation.
Le rassemblement a commencé de manière pacifique, avec plusieurs discours, démentant les craintes de M. Fico qui avait déclaré redouter des violences.
De manifestations semblables ont eu lieu dans des dizaines de villes slovaques, mais également en République tchèque voisine.
Plusieurs centaines de personnes, notamment les Slovaques vivant en République tchèque, ont manifesté vendredi après-midi devant l'ambassade de Slovaquie à Prague, ainsi qu'à Brno, deuxième ville tchèque, selon l'agence CTK.
Il y a une semaine, des milliers de personnes, dont 25.000 à Bratislava, avaient participé à des manifestations anticorruption et réclamé déjà la démission du Premier ministre de gauche et de son ministre de l'Intérieur, Robert Kalinak.
La crise politique a conduit un des partis de la coalition au pouvoir, Most-Hid, à envisager sa sortie du gouvernement au cas où M. Kalinak refuserait de démissionner. Si Most-Hid prend cette décision, attendue lundi soir, la Slovaquie s'orienterait vers la formation d'un gouvernement minoritaire ou vers des élections anticipées.
Des députés européens ont visité vendredi la maison où Jan Kuciak a été tué. "L'Union européenne fera tout son possible pour soutenir l'enquête sur sa mort", a promis sur son compte Twitter le parlementaire européen britannique Claude Moraes à l'issue de cette visite.
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