Le chef du gouvernement Edouard Philippe rassemble dans la matinée tous les ministres pour annoncer "une cinquantaine de mesures" tirées d'initiatives locales identifiées lors d'un "Tour de France de l'égalité", selon Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes.
Parmi elles, un "référent égalité" sera nommé dans chaque établissement scolaire à la rentrée 2019, une initiative inspirée d'un lycée du Val-d'Oise.
Des contrats locaux seront par ailleurs signés entre préfets, magistrats, hôpitaux et associations pour mettre en place un système d'"alerte en réseau" destiné à mieux repérer les violences conjugales, comme cela se fait à Angoulême.
Une plateforme de géolocalisation des hébergements d'urgence des femmes victimes, accessible seulement par les professionnels (associations, urgentistes, travailleurs sociaux ...) sera développée pour les aider à trouver un refuge.
"Deux mille places d'hébergement seront réservées courant 2018, avec un accompagnement pour ces femmes et leurs enfants", avait précisé Mme Schiappa mercredi.
En fin de matinée, le président Emmanuel Macron se rendra dans l'entreprise Gecina, "exemplaire en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes", selon l'Elysée.
Basée dans le centre de Paris, cette société foncière comptant près de 500 salariés s'est placée en novembre 2017, pour la deuxième fois consécutive, en tête du palmarès de la féminisation des instances dirigeantes, réalisé par Ethics & Boards.
Dès mercredi, le Premier ministre a annoncé des mesures visant à résorber d'ici à trois ans l'écart salarial de 9% existant entre hommes et femmes à poste équivalent.
Selon le projet gouvernemental, les entreprises de plus de 50 salariés présentant des écarts "injustifiés" de salaires hommes-femmes seront sanctionnées à partir de 2022 avec une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1% de leur masse salariale. L'exécutif prévoit également le quadruplement des contrôles de l'inspection du travail sur l'égalité de salaires hommes-femmes.
"Paroles, paroles"
Un logiciel permettra d'identifier plus objectivement des écarts de salaires injustifiés entre hommes et femmes au sein d'une même entreprise, laquelle devra si elle ne respecte pas la loi prendre des mesures de rattrapage en trois ans.
Mme Schiappa a annoncé jeudi sur RTL la mise en place d'une "task force" public privé, avec le World Economic Forum, qu'elle coprésidera avec le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, pour favoriser l'égalité professionnelle.
Associations féministes et représentants de syndicats ont appelé hommes et femmes à se mobiliser jeudi dans plusieurs villes de France à partir de 15H40, pour faire de cette journée du 8 mars "une lutte collective", pas "une fête".
A Paris, c'est un rassemblement place de la République qui marquera "l'heure à partir de laquelle (symboliquement, dans une journée) les femmes commencent à travailler gratuitement", suivi d'une manifestation, selon Ana Azaria, présidente de l'association Femmes Egalité.
Les participants porteront un ruban blanc, symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes popularisé lors de la récente cérémonie des César. Ce sujet a pris une résonance particulière depuis le scandale Weinstein aux Etats-Unis, qui a déclenché depuis octobre un mouvement massif de libération de la parole des femmes.
Un "karaoké géant" sera organisé sur l'air de la chanson de Dalida "Paroles, Paroles", pour "cibler et caractériser la politique d'Emmanuel Macron, parsemée de discours forts et de grandes phrases mais qui ne sont pas suivis d'actes forts", a ajouté Mme Azaria.
Et dès jeudi matin, les inégalités hommes-femmes ont été dénoncées dans les kiosques: le quotidien Libération a décidé d'appliquer pour une journée à son prix de vente la même différence que l'écart de salaire moyen de 25% entre hommes et femmes. Le journal était vendu 2,50 euros pour les premiers et 2 euros pour les secondes.
bur-jlo-paj-cel/kp
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