Le gouvernement chinois est soulagé par le très récent réchauffement intercoréen, lui qu'inquiétaient les menaces de guerre à sa frontière proférées tant par Pyongyang que par Washington.
La Corée du Nord s'est dite prête à discuter avec les autorités américaines et à renoncer à ses bombes atomiques et ses missiles balistiques, a annoncé Séoul mardi, après un entretien à Pyongyang entre M. Kim et une délégation sud-coréenne.
Le régime nord-coréen serait également disposé à négocier sa dénucléarisation, en échange de garanties sur sa sécurité. Enfin, Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in doivent se retrouver fin avril pour un sommet historique à la frontière des deux Etats, a indiqué Séoul.
Ces avancées spectaculaires constituent le dernier épisode en date du rapprochement amorcé à l'occasion des JO d'hiver, organisés en février en territoire sud-coréen.
"La recherche d'une solution au problème de la péninsule (coréenne) a enfin fait un pas important dans la bonne direction", s'est félicité jeudi le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.
"Nous appelons toutes les parties, notamment les Etats-Unis et la Corée du Nord, à entrer en contact et à dialoguer au plus vite", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en marge de la session annuelle du Parlement chinois.
28.500 soldats
Ses commentaires interviennent à l'heure où deux hauts responsables sud-coréens sont partis jeudi pour Washington afin d'évoquer la proposition de Pyongyang d'un dialogue sur son arsenal nucléaire.
Le conseiller national à la Sécurité Chung Eui-yong rencontrera notamment le conseiller américain à la sécurité nationale, H.R. McMaster, et le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, a indiqué l'agence sud-coréenne Yonhap. Il est accompagné par le chef du Service du renseignement de Corée du Sud (NIS), Suh Hoon.
M. Chung se rendra ensuite en Chine et en Russie, et M. Suh au Japon. Ces trois pays font partie avec les deux Corées et les Etats-Unis des "pourparlers à six" sur le nucléaire nord-coréen, au point mort depuis 2008.
Selon Séoul, le régime de Kim Jong Un est disposé à négocier avec les Etats-Unis "si les menaces militaires contre le Nord disparaissent et si la sécurité de son régime est garantie".
Les Etats-Unis stationnent environ 28.500 soldats en Corée du Sud et effectuent régulièrement des exercices militaires avec les troupes sud-coréennes. Une présence considérée comme une menace par la Corée du Nord.
"Tout en promouvant la dénucléarisation, il convient de résoudre les préoccupations légitimes de toutes les parties en matière de sécurité, y compris celles de la Corée du Nord", a renchéri jeudi le ministre chinois.
'Pression maximale'
Pékin, principal soutien économique et diplomatique de Pyongyang, plaide pour un double moratoire: l'arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens, et des manoeuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud.
Au Japon, dont l'espace aérien a été survolé plusieurs fois par des missiles balistiques nord-coréens, l'offre de la Corée du Nord a été accueillie avec méfiance par le Premier ministre Shinzo Abe. Pour lui, il s'agit d'un stratagème.
"Le Nord a dans le passé gagné du temps lors de périodes de négociations, afin de développer ses capacités et ses missiles nucléaires", selon M. Abe.
"Nous ne devons pas assouplir les sanctions juste parce que la Corée du Nord est ouverte au dialogue", a-t-il martelé, plaidant pour "une pression maximale".
De fait, le ministre chinois a fait part jeudi de sa prudence quant à une éventuelle reprise du dialogue.
"Nous apercevons la lumière au bout du tunnel. Mais le chemin devant nous ne sera pas aisé", a-t-il prévenu. "La sincérité des différentes parties dans leur volonté de véritablement résoudre la question nucléaire de la péninsule coréenne va être mise à l'épreuve."
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