À la veille de la journée internationale des droits des femmes, jeudi 8 mars 2018, l'INSEE publiait le résultat d'une étude sur l'évolution des inégalités entre les sexes sur le marché du travail en Normandie. "Au-delà du ressenti, ces outils statistiques sont primordiaux pour guider nos actions à mener vers l'égalité", note Marion Perrier, directrice régionale aux Droits des femmes et à l'égalité de Normandie.
Parmi les points importants de l'enquête, l'accès des femmes à l'emploi qui a fortement augmenté dans les cinq départements normands entre 1999 et 2014. L'écart de taux d'emploi (la part de personnes en âge de travailler qui ont un emploi) est désormais de 6,3 points en Normandie avec 60,5 des Normandes qui ont un emploi contre 66,8 % des hommes. Cet écart était supérieur à 15 points en 1999.
Des différences subsistent entre les départements. Les écarts sont plus importants dans l'Eure (7,7 points) et en Seine-Maritime (6,6 points) que dans la Manche (6 points), l'Orne (5,6 points) et surtout le Calvados (4,8 points). "Dans les ex-départements haut-normands, la part de l'industrie reste plus importante et ces métiers restent majoritairement occupés par les hommes", précise Jean-Louis Reboul, responsable du service des études et de la diffusion de l'INSEE de Rouen (Seine-Maritime).
Les femmes occupent plus de postes à responsabilités
Autre évolution notée dans l'étude de l'INSEE, le taux de féminisation chez les cadres et les professions intermédiaires, en forte augmentation dans tous les départements. Dans la Manche notamment, le taux de féminisation a augmenté de 8,7 points. Chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures, le taux de femme est entre 40 et 45 % dans les cinq départements normands. Dans les professions intermédiaires, les femmes sont même majoritaires (entre 50 et 55 %).
Les femmes occupent de plus en plus de postes à responsabilités. - INSEE
Ombre majeure au tableau : les inégalités salariales qui restent très importantes. En Normandie, une femme est encore payée 15 à 20 % de moins qu'un homme.
Les inégalités salariales restent importantes entre les femmes et les hommes, entre 15 et 20% selon les départements normands. - INSEE
"Cela s'explique en partie par des effets structurels. Les femmes vont vers des secteurs qui sont moins rémunérateurs. Mais ces différences de salaire renvoient aussi à des éléments qui ne sont pas modélisés et qui renvoient à des comportements : le fait que les femmes arrivent plus tard sur le marché du travail, ont plus d'interruptions de carrière et on ne peut pas exclure qu'il y ait aussi des pratiques discriminatoires", détaille Jean-Louis Reboul.
La mixité à la peine
"Il y a toujours une ségrégation des professions", lance le statisticien. 50 % des femmes occupent 11 familles professionnelles alors que 50 % des hommes occupent 20 familles professionnelles. "Les éléments récents ne montrent aucune amélioration en la matière. La part des femmes dans le tertiaire par exemple est de plus en plus importante, aux alentours de 60 %". Les métiers de l'industrie restent en revanche très majoritairement masculins comme les métiers d'ouvriers. "Les stéréotypes sont encore une réalité dans l'accès à l'emploi", précise Jean-Louis Reboul.
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