Confirmant qu'"au maximum 3.700 postes" seraient affectés, la direction s'est engagée "à gérer toute implication sociale de manière responsable" à l'issue d'un conseil d'entreprise européen à Toulouse, consacré notamment à la réduction des cadences sur ses programmes en perte de vitesse.
"A aucun moment, il n'a été question de licenciement sec. Pour l'instant il est question de suppressions de postes", a déclaré Jean-Marc Escourrou, secrétaire FO, à l'issue du Conseil d'entreprise.
"Il ressort qu'il y aurait 3.720 suppressions de postes en Europe", principalement en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni et en France, a indiqué à la presse M. Escourrou, selon lequel les redéploiements commenceront "d'ici trois mois".
"Dans un premier temps, la direction va réduire le flex, c'est-à-dire les intérim et les sous-traitants", a-t-il dit, soulignant que le pays le plus impacté "sera l'Allemagne avec 1.900 postes supprimés. 850 postes seront supprimés en Espagne".
"Il va y avoir des redéploiements en France: 400 suppressions de postes sur les chaînes, 70 sur les programmes", a-t-il encore indiqué. Selon FO, 320 postes seront ainsi supprimés à Toulouse (dont 250 sur les chaînes de production), 100 à Nantes et 50 à Saint-Nazaire.
"Comme on a des montées en cadence sur l'A320 et l'A350, normalement en France on ne devrait pas avoir de problème", a commenté M. Escourrou, selon lequel les personnes travaillant sur l'A380 devraient être redéployées vers les programmes qui montent en puissance.
Pour le Royaume-Uni, ce seront 450 postes qui seront supprimés sur l'usine de Filton dont l'A400M est la seule activité, a ajouté Yvonnick Dreno, un autre représentant FO. "La baisse de charge sur l'A400M les impacte à 100%", a-t-il dit.
Airbus s'engage dans un 'processus social'
Selon le communiqué de la direction, Airbus "s'engage à présent dans un processus social formel avec les représentants du personnel aux niveaux européen et national, en vue d'analyser les impacts potentiels de cette décision sur les effectifs de l'entreprise et de lancer conjointement des mesures d'atténuation".
"Nous avons des grands programmes, civils et militaires qui ont des cycles de vie, et de fait, nous sommes amenés en permanence à monter ou baisser les effectifs sur ces programmes en fonction des évolutions", a déclaré mercredi le patron de l'aviation commerciale d'Airbus Guillaume Faury devant la Commission de la défense nationale et des forces armées.
"A court terme, ça veut dire des baisses de charge", à savoir des creux d'activité, a-t-il précisé.
Airbus, dont le siège mondial est à Toulouse, emploie quelque 133.000 personnes dans le monde.
Un moment menacé, faute de ventes, le programme de l'A380 s'est trouvé pérennisé grâce à une récente commande d'Emirates, de 20 appareils, avec 16 avions supplémentaires en option.
Mais si douze exemplaires doivent être livrés cette année, seuls huit appareils devraient l'être en 2019. Et la cadence sera ramenée à six appareils par an à partir de 2020, a confirmé la direction mercredi.
"De quoi nous donner dix ans de production et le temps peut-être décrocher de nouvelles commandes", dit-on chez Airbus à Toulouse, où l'avion, qui a du mal à s'imposer sur le marché des gros porteurs, est assemblé.
Quant à l'A400M, l'avion de transport militaire qui a accumulé les retards et les surcoûts depuis son lancement, et largement pesé sur les comptes 2017 de l'avionneur européen, il devrait être produit à hauteur de 15 exemplaires cette année --contre 19 en 2017-- et 11 en 2019.
L'avion a accumulé les retards et les surcoûts depuis son lancement, occasionnant 8,5 milliards d'euros de surcoûts au total.
La baisse de la production à hauteur de 8 appareils par an à partir de 2020, jusqu'alors envisagée, a aussi été confirmée mercredi. De quoi là encore, selon Airbus, prolonger le programme et augmenter ses chances à l'export.
Airbus a presque triplé son bénéfice net en 2017 et, selon la direction, la valeur totale du carnet de commandes s'élevait à 997 milliards d'euros contre 1.060 milliards fin 2016.
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