"A ce stade, Airbus estime que ces mesures affecteront au maximum 3.700 postes sur les sites situés dans les pays fondateurs de l'entreprise : la France, l'Allemagne, le Royaume- Uni et l'Espagne", a indiqué l'avionneur dans un communiqué.
"Airbus s'engage à gérer toute implication sociale de manière responsable", ajoute-t-il.
Un syndicat a pour sa part affirmé depuis Toulouse où se déroulait un conseil d'entreprise européen qu'il y aurait 3.720 suppressions d'emplois, mais aucun licenciement sec.
"Il ressort qu'il y aurait 3.720 suppressions de postes en Europe", a déclaré Jean-Marc Escourrou, du syndicat Force Ouvrière.
Selon lui, l'Allemagne et l'Espgne sont les pays les plus touchés par la suppression des postes, avec respectivement 1.900 et 850 postes supprimés, tandis qu'en France, ce sont 470 emplois qui seront touchés.
Avant l'annonce, l'inquiétude était aussi palpable en Allemagne, où un porte-parole du ministère de l'Economie, interrogé sur les rumeurs de suppressions de postes, a appelé lundi Airbus à prendre des décisions "responsables".
Pour le Royaume-Uni, ce seront 450 postes qui seront supprimés sur l'usine de Filton.
A380 et A400M
Ces décisions ont été prises pour accompagner la baisse de cadence de production de deux appareils du groupe, le gros porteur A380 et l'avion de transport militaire A400M.
Pour l'A380, qui peine à se vendre, la cadence annuelle passera à six appareils à compter de 2020, contre 12 devant être livrés en 2018.
Si les sites français sont relativement moins affectés, c'est notamment grâce à la possibilité de muter des salariés travaillant sur un programme en perte de vitesse, comme l'A380, vers un programme suivant à l'inverse une courbe ascendante, comme l'A350, faisaient valoir avant l'annonce les entourages de la direction et des syndicats.
Pour l'A400M, qui a accumulé retards et surcoûts depuis son lancement, la cadence passera à 8 à même échéance, contre 15 en 2018.
Cette annonce avait été anticipée, et l'entourage de la direction avait évoqué diverses pistes pour réduire le nombre de postes: mobilité interne, départs à la retraite, non-reconductions de CDD notamment.
"Nous avons des grands programmes, civils et militaires qui ont des cycles de vie, et de fait, nous sommes amenés en permanence à monter ou baisser les effectifs sur ces programmes en fonction des évolutions", a déclaré mercredi le chef de l'aviation commerciale d'Airbus Guillaume Faury devant la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale française.
"A court terme, ça veut dire des baisses de charge", à savoir des creux d'activité, a-t-il précisé. Il est en revanche resté flou sur l'impact en termes d'effectifs.
"Ces baisses de charge sont significatives et les chiffres cités dans la presse sont corrects, simplement c'est de la baisse de charge, ce n'est pas de la baisse d'effectifs", a-t-il ajouté.
Airbus, dont le siège mondial est à Toulouse, emploie quelque 133.000 personnes dans le monde. L'avionneur a presque triplé son bénéfice net en 2017 et, selon la direction, la valeur totale du carnet de commandes s'élevait à 997 milliards d'euros contre 1.060 milliards fin 2016.
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