"Nous avons gagné cette élection, nous sommes les vainqueurs absolus !", a lancé, sous une nuée de ballons jaunes, le jeune leader âgé de 31 ans, en brandissant un bouquet de fleurs jaunes, les couleurs du M5S, devant la foule de ses partisans rassemblés sur la place centrale de cette petite ville industrielle proche de Naples.
Avec plus de 32% des voix remportés dimanche aux élections législatives, ce mouvement antisystème, qui s'est construit sur le rejet de la vieille classe politique jugée corrompue ou déconnectée, est aujourd'hui la première force politique en Italie.
Et à Pomigliano d'Arco, où il a grandi, Luigi Di Maio a remporté plus de 65% des suffrages.
Mais en dépit de ce score historique pour un mouvement dont c'était seulement la deuxième élection nationale, rien ne dit qu'il sera en mesure de gouverner, faute de majorité au Parlement.
"Ils devront faire des alliances pour gouverner", a reconnu Alerta Fabricatore, professeure âgée de 45 ans, pour qui peu importe avec qui, du moment que le changement s'opère et que le programme soit appliqué.
Le M5S a pendant sa campagne proposé entre autres l'instauration d'un revenu universel de quelque 800 euros, une baisse des impôts et d'en finir avec la corruption et la bureaucratie.
'Ouverts et accueillants'
"Notre grand défi est d'aller parler avec qui n'a pas voté pour nous", a expliqué mardi soir Luigi Di Maio. "Et nous devons être les plus ouverts possible et les plus accueillants possible, parce que nous ne devons jamais penser être à la fin du chemin. Nous serons arrivés quand on aura tout changé. C'est ça notre objectif", a-t-il lancé.
Deux options sont sur la table: une alliance avec le Parti démocrate (PD, centre-gauche) de Matteo Renzi ou avec la Ligue (extrême-droite) de Matteo Salvini, arrivé en tête au sein de la coalition de droite, devant Forza Italia de Silvio Berlusconi. Ces deux formations ont rejeté ce scénario, mais la démission annoncée de Matteo Renzi pourrait faciliter un rapprochement avec le PD, après le départ de son chef.
"Le problème est complexe", a reconnu Luca Carosella, un ouvrier de 38 ans. "Il faut un parti avec qui travailler. De mon point de vue, le Parti démocrate est la meilleure option. Je ne m'imagine pas (Matteo) Salvini renoncer à sa position de force dans la coalition de droite", a-t-il expliqué.
Pour Carmine Petito, un retraité âgé de 70 ans, "le PD est la seule option". Et pas question de chercher une alliance avec Silvio Berlusconi, un "vieux" de 81 ans.
En tout cas, "il faut être clair sur une chose", explique Luca Carosella. Si le M5S forme un gouvernement avec un autre parti, "il ne s'agira absolument pas d'une alliance".
"Ce sera juste demander à une autre force politique de soutenir les idées du M5S, mais pas question de faire des concessions", assure-t-il.
"Il faut voir qui est d'accord pour gouverner avec nous. Cela dépend des autres. Ca ne dépend pas du Mouvement 5 Etoiles. Ils ont leur programme qu'il vont essayer de réaliser jusqu'au bout", explique de son côté Lucia Marinacci, une militante du M5S.
Le mouvement avait refusé de s'allier avec le PD après les élections de 2013 pour conserver son autonomie et son indépendance. Cette fois, aux portes du pouvoir, il est prêt à parler avec toutes les forces politiques, selon Luigi Di Maio, mais toujours sans se renier. Une véritable "énigme", reconnaît Luca Carosella.
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