Les jeux Olympiques d'hiver qui se sont achevés le 25 février ont permis un remarquable rapprochement entre le Nord et le Sud après deux années de fortes tensions liées aux programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord.
Les JO de Pyeongchang ont été marqués entre autres par un défilé des deux Corées sous la bannière de l'unification.
Mais le point d'orgue de l'offensive de charme nord-coréenne fut la venue au Sud de Kim Yo Jong, soeur cadette du dirigeant Kim Jong Un, marquant la première visite d'un membre de la dynastie régnante de Pyongyang depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.
Le président sud-coréen Moon Jae-in a cherché à se servir des JO pour ouvrir le dialogue entre le Nord et Washington dans l'espoir d'apaiser les tensions sur le nucléaire.
Lors de sa venue Kim Yo Jong a remis à M. Moon, de la part de son frère, une invitation à venir participer à un sommet à Pyongyang.
Le président sud-coréen s'était cependant abstenu de répondre tout de suite, expliquant qu'il fallait d'abord mettre en place les bonnes "conditions" pour le dialogue.
"Nous prévoyons des discussions de fond sur les façons de poursuivre non seulement le dialogue intercoréen mais aussi le dialogue entre la Corée du Nord et la communauté internationale, y compris les Etats-Unis", a déclaré le conseiller de M. Moon à la sécurité nationale, Chung Eui-Yong, qui dirige la délégation.
'Paix sincère et durable'
"Nous ferons part de la détermination du président Moon à obtenir la dénucléarisation de la péninsule coréenne et à instaurer une paix sincère et durable."
La délégation qui s'envolera lundi pour Pyongyang et reviendra mardi comptera dix membres, dont Suh Hoon, le chef du Service du renseignement de Corée du Sud (NIS), qui est un vétéran des relations avec la Corée du Nord.
Il avait joué un rôle de premier plan dans les négociations qui avaient débouché sur des sommets intercoréens en 2000 et 2007.
La délégation comptera aussi le vice-ministre de l'Unification de Séoul, Chun Hae-sung, dont le ministère traite des affaires intercoréennes.
L'agence officielle nord-coréenne KCNA a également annoncé cette visite dans une dépêche d'un paragraphe.
Les tensions sur la péninsule ont atteint des sommets en 2016 et 2017, années au cours desquelles le Nord a tiré des dizaines de missiles et réalisé trois essais nucléaires, et ce en dépit des sanctions drastiques du Conseil de sécurité de l'ONU.
Pyongyang, qui affirme être aujourd'hui en capacité de frapper le territoire continental américain du feu nucléaire, justifie cette fuite en avant vers l'arme atomique par la menace que feraient planer les Etats-Unis sur la survie de son régime.
Le climat a également été envenimé par les échanges d'insultes personnelles et de menaces apocalyptiques entre le président américain Donald Trump et M. Kim.
La délégation sud-coréenne partira mercredi pour Washington pour rendre compte de son voyage au Nord, selon la présidence sud-coréenne.
La Maison Blanche a répété que le Nord devait, avant d'envisager des négociations avec les Etats-Unis, au préalable prendre des mesures concrètes en vue de la dénucléarisation.
Les Etats-Unis viennent en outre d'imposer de nouvelles sanctions unilatérales au Nord, les plus dures à ce jour d'après M. Trump.
Les derniers tirs de missiles balistiques intercontinentaux, témoins des avancées technologiques rapides du Nord, ont fait jaillir de nombreuses inquiétudes aux Etats-Unis où certaines voix ont réclamé une frappe américaine préventive.
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