A la sortie des bureaux de vote, nombre d'électeurs se montraient amers ou désabusés, au terme d'une campagne aux accents parfois violents, dominée par les questions liées à l'immigration, l'insécurité ou la faiblesse de la reprise économique en Italie.
"J'avais voté communiste et j'ai été déçu, j'ai voté PD (centre-gauche) et j'ai été déçu, et ce pendant de nombreuses années et aujourd'hui je suis fatigué. On a besoin d'un changement vraiment radical", a expliqué à l'AFP Francesco, retraité, à la sortie d'un bureau de vote près de Naples.
Les électeurs sont invités à voter jusqu'à 23H00 (22H00 GMT) pour désigner députés et sénateurs. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant tard dans la nuit, compte tenu de la complexité du système électoral.
A 19H00 (18H00 GMT), le taux de participation était d'environ 58%. C'est dix points de plus qu'en 2013, mais le scrutin avait alors été organisé sur deux jours.
Durant la campagne, le ton est souvent monté, en particulier autour des migrants, comme cela avait été le cas lors de la campagne pour le Brexit en 2016 ou les législatives en Allemagne comme en Autriche en 2017.
En outre, les mouvements néofascistes ont multiplié les rassemblements publics, ce qui a provoqué des tensions avec les militants d'extrême gauche, en particulier après les coups de feu d'un militant d'extrême droite contre des Africains à Macerata (centre), en représailles à un fait divers sordide attribué à des Nigérians.
Samedi, des affichettes ont été découvertes sur les portes de certaines maisons à Pavie (nord) avec l'inscription: "ici habite un antifasciste"
'Instabilité permanente'
Mais si la coalition de droite/extrême droite est donnée en tête, elle est loin d'être certaine de pouvoir gouverner.
Selon les experts, le seuil pour obtenir la majorité des sièges est de 40 à 45%. Or les derniers sondages disponibles, datant d'il y a deux semaines, plaçaient la coalition droite/extrême droite en tête avec 37% des intentions de vote, dont 17% pour Forza Italia (FI), le parti de M. Berlusconi, et 13% pour la Ligue xénophobe de Matteo Salvini, devant le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste, 28%) et la coalition de centre gauche (27%).
Dimanche, la presse italienne semblait déjà résignée à ce qu'aucune majorité ne se dessine.
"Le verdict contre l'Italie est toujours le même: le pays vit une instabilité permanente. L'ingouvernabilité est désormais une maladie endémique", se désolait Claudio Tito dans un éditorial dans La Repubblica.
Si la plupart des responsables politiques ont voté dans le calme, Silvio Berlusconi a eu la surprise de voir une militante Femen se dresser sur la table de son bureau de vote. "Berlusconi, tu es périmé", proclamait le message sur son torse nu.
Inéligible depuis une condamnation pour fraude fiscale, M. Berlusconi, 81 ans, a choisi Antonio Tajani, président du Parlement européen, pour diriger le gouvernement en cas de victoire. Mais M. Salvini, fort d'une campagne tonitruante contre Bruxelles et les migrants, entend bien porter la Ligue devant FI et prendre lui-même les commandes.
'Période gouvernementale'
Le chef du PD, Matteo Renzi, a appelé au "vote utile" contre cette union, brandissant aussi la menace d'une alliance post-électorale entre la Ligue et le M5S, qui officiellement s'en défendent. A Bruxelles en revanche, les responsables européens misent sur une alliance "europhile" entre MM. Renzi et Berlusconi, après le oui du SPD, le parti social-démocrate allemand,à un gouvernement de coalition avec les chrétiens-démocrates d'Angela Merkel.
Vendredi, le mouvement fondé par le comique Beppe Grillo en 2009, qui avait créé la surprise en raflant 25% des voix aux dernières législatives de 2013, a clôturé sa campagne en se disant certain cette fois de l'emporter.
"Ce soir, c'est la fin de la période d'opposition et c'est le début de la période gouvernementale" du M5S, a assuré Luigi Di Maio, le jeune candidat du Mouvement au poste de chef du gouvernement.
Le M5S pourrait en effet devenir le premier parti du pays, mais il lui faudra probablement se résoudre à des alliances pour gouverner.
"Aujourd'hui est un jour important car peut-être que l'on arrivera à changer les choses ici en Italie. En espérant que cela se passe bien car ça dépend des électeurs, tous n'ont pas compris l'importance de ces élections", a expliqué à l'AFP, Antonio, à Pomigliano d'Arco, commune où M. Di Maio a voté près de Naples.
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