Soutenu par son allié russe, le régime de Bachar al-Assad a accentué ces derniers jours les attaques au sol contre les rebelles dans les secteurs périphériques de l'enclave, aux portes de Damas. Après avoir reconquis plusieurs localités, le régime a repris le contrôle de 10% du secteur tenu par les insurgés, a rapporté samedi l'ONG. Ces nouveaux territoires conquis forment un croissant allant de l'est au sud-est de l'enclave rebelle.
"Les forces du régime ont repris le contrôle du sud-est de l'enclave rebelle, le secteur d'Al-Marj, où se trouvent notamment les localités de Nachabiyé et de Hazarma", selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Auparavant, elles avaient notamment pris le contrôle des deux localités d'Otaya et Chifouniya, ainsi que deux bases militaires aux mains de Jaich al-Islam, l'un des groupes rebelles contrôlant l'enclave, selon la même source.
"Cette progression rapide est due au fait qu'il s'agit principalement de zones agricoles", a précisé à l'AFP M. Abdel Rahmane.
Le pouvoir syrien ne cache pas son intention de reconquérir l'ensemble de la Ghouta orientale après avoir dépêché des renforts mi-février autour de l'enclave rebelle, où quelque 400.000 civils sont assiégés depuis 2013. Les prorégime contrôlent déjà les deux tiers de la Ghouta, et les rebelles un tiers.
642 civils tués
Evoquant "la progression de l'armée dans la Ghouta orientale", le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Ayman Soussane a assuré que "les terroristes goûteront à la défaite prochainement dans la Ghouta, comme ils l'ont connue à Alep", deuxième ville du pays.
Le scénario n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé en 2016 à Alep, où les rebelles ont dû abandonner leurs quartiers, après un siège asphyxiant et des bombardements dévastateurs du régime et de son allié russe.
Samedi soir, le quotidien pro-étatique al-Watan rapportait également la reconquête par le régime de plusieurs localités, notamment celles de Nachabiyé et de Hazarma.
"La superficie de la Ghouta (rebelle) se rétrécit", assure le quotidien sur son site Internet.
Avec l'intensification des combats au sol, les raids aériens ont diminué à la faveur d'une trêve quotidienne de cinq heures entrée en vigueur mardi, à l'initiative de Moscou.
Samedi, six civils ont péri, selon l'OSDH. Au total, 642 civils dont 152 enfants ont été tués dans la campagne aérienne d'une rare intensité lancée par le régime le 18 février.
Un couloir humanitaire censé permettre l'évacuation des civils, des malades ou des blessés de la Ghouta et l'entrée de convois d'aides, est resté néanmoins vide. Au grand dam des habitants assiégés qui souffrent de pénuries de nourriture et de médicaments.
Macron et Guterres 'préoccupés'
Le président français Emmanuel Macron et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ont exprimé leur "grave préoccupation" face à la situation en Ghouta orientale.
Lors d'un entretien téléphonique samedi soir, le président français et le chef de l'ONU ont "réaffirmé leur pleine détermination à faire appliquer par le régime syrien et ses alliés la résolution 2401, notamment sur l'accès humanitaire", a indiqué l'Elysée.
M. Macron s'entretiendra dimanche de la Syrie avec son homologue iranien Hassan Rohani, Téhéran étant l'un des principaux soutiens du régime syrien.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit qui entre le 15 mars dans sa huitième année s'est complexifié, avec l'intervention militaire de puissances étrangères et de groupes jihadistes, et a fait plus de 340.000 morts.
Sur un autre front du conflit, dans le nord-ouest syrien, où l'enclave kurde d'Afrine est la cible d'une offensive militaire turque depuis le 20 janvier, au moins 36 combattants prorégime ont été tués dans des frappes aériennes d'Ankara dans la localité de Kfar Janna, selon l'OSDH.
Ces combattants font partie de forces venues en février épauler les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde de Syrie que la Turquie cherche à chasser d'Afrine.
Il s'agit du troisième bombardement meurtrier contre des positions des forces loyalistes en 48 heures. Jeudi, 14 combattants prorégime ont péri dans des frappes similaires.
La Turquie considère les YPG comme un groupe "terroriste", étroitement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) engagé dans une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Cependant, les YPG sont soutenues par les Etats-Unis et ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
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