Approchant à travers les champs du bois Lejuc, épicentre de la contestation, des opposants ont lancé des projectiles en direction de l'important dispositif des forces de l'ordre qui bloquaient l'accès à la forêt. Les gendarmes ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes.
Peu après, le gros du cortège de quelques centaines de manifestants, qui s'était mis en route vers 15H00 depuis la commune de Mandres-en-Barrois, a rebroussé chemin vers la route, a observé une journaliste de l'AFP. Quelques opposants continuaient toutefois de s'en prendre aux forces de l'ordre, sous un épais nuage de fumée.
La préfecture de la Meuse (nord-est) avait pris jeudi soir un arrêté interdisant "toute manifestation" samedi et dimanche dans le secteur, en raison de la perspective de "troubles graves à l'ordre public". Une interdiction qu'ont décidé d'outrepasser les opposants à ce projet baptisé Cigéo, qui avaient prévu depuis le début de l'année un grand rassemblement à Bure ce premier week-end de mars.
Dans la matinée, environ 300 manifestants, selon la police, avaient marché dans le calme entre la localité de Bure et celle de Mandres-en-Barrois, où se situe le bois Lejuc. Le site de Bure a été choisi en 1998 pour accueillir un laboratoire souterrain qui doit préparer l'enfouissement à 500 mètres sous terre des déchets nucléaires les plus radioactifs ou ayant une longue durée de vie du parc français.
Sur quelque 221 hectares, le bois et ses abords ont été retenus par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en vue de l'installation des cheminées d'aération du laboratoire. L'Andra a prévu de réaliser des forages exploratoires dans la forêt afin de collecter des données avant de déposer une demande d'autorisation officielle de création du site, prévue pour 2019.
Depuis le lancement du projet, les manifestations d'opposants se sont multipliées et des recours judiciaires ont été intentés pour empêcher le début des travaux. En août, des affrontements avaient fait six blessés parmi les opposants et deux parmi les gendarmes.
La préfète de la Meuse (nord-est), Muriel Nguyen, avait déclaré vendredi que "plus de 700 opposants (étaient) attendus" samedi et dimanche, dont "un nombre important" présente un "profil extrêmement inquiétant". "Il existe un fort risque d'affrontements avec les forces de l'ordre stationnées aux abords du bois", avait affirmé la préfète.
"Au vu du dispositif militaire déployé pour entraver la tenue de ces rencontres, nous dénonçons fermement la stratégie de la tension mise en place par les autorités et redoutons les conséquences d'une répression qui semble d'ores et déjà planifiée", avait de son côté réagi plus tôt samedi le Réseau Sortir du Nucléaire.
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