Après deux mois d'une campagne dominée par les questions liées aux migrants, à l'insécurité et à une reprise économique dont les effets tardent à se faire sentir au quotidien, tout commentaire est interdit dans les médias jusqu'à la clôture des bureaux de vote dimanche à 23H00 (22H00 GMT).
D'ores et déjà, une abstention record est pronostiquée. "Personnellement, je vois beaucoup de confusion, beaucoup de perte de repères autour de nous. Et ensuite beaucoup de dégoût, pour être honnête, envers la politique, les hommes politiques", commentait ainsi samedi Giuseppe, originaire du sud de l'Italie, et en déplacement à Florence où l'AFP l'a interrogé.
C'est dans le Sud que le vote s'annonce le plus incertain, et justement, Silvio Berlusconi, dont la coalition droite/extrême droite est en tête des derniers sondages mais sans garantie d'obtenir une majorité, s'est offert samedi un petit bain de foule à Naples.
Officiellement, le magnat des médias était venu pour rendre visite à la famille de sa jeune compagne -- dont le père a appelé vendredi à voter pour le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste).
Enchaînant les interviews vendredi soir, le milliardaire de 81 ans a promis de créer 500.000 emplois dans ce Mezzogiorno défavorisé, avec l'appui d'Antonio Tajani, actuel président du Parlement européen, qu'il a choisi pour diriger le gouvernement en cas de victoire. L'ancien chef du gouvernement italien, est lui-même interdit de toute fonction publique après une condamnation pour fraude fiscale.
'Populisme pur'
A Milan, son jeune allié Matteo Salvini, qui a fait de la Ligue autrefois sécessionniste un parti d'extrême droite sur le modèle du Front national français, ne s'est pas rangé derrière M. Tajani.
"A partir de lundi, c'est la Ligue qui gouvernera le pays", a-t-il assuré en reprenant les attaques contre les migrants et contre Bruxelles qui ont mis le feu à la campagne ces dernières semaines.
Devant ses partisans à Florence, le chef de file du centre gauche, Matteo Renzi, a lui raillé vendredi les vieilles promesses recyclées du magnat des médias et appelé au "vote utile" contre l'extrême droite, qui entre la Ligue et d'autres partis pourrait dépasser 20% des voix dimanche.
"Je le dis aux électeurs de la gauche radicale et aussi aux modérés: seul le vote en faveur du PD garantit de ne pas laisser ce pays aux mains de Matteo Salvini", a-t-il averti, brandissant aussi la menace d'une alliance post-électorale entre la Ligue et les populistes du M5S, qui officiellement s'en défendent.
Ce serait pourtant "le rêve suprême", a assuré au New York Times l'ancienne éminence grise du président américain Donald Trump, Steve Bannon, venu admirer "le populisme pur" en Italie dans le cadre d'une tournée en Europe.
"Les Italiens sont allés plus loin, en moins de temps, que les Britanniques pour le Brexit et les Américains pour Trump", a-t-il ajouté.
Risque de paralysie
Vendredi soir, le M5S a clôturé sa campagne avec un grand meeting à Rome, en présence de milliers de sympathisants.
"Ce soir, c'est la fin de la période d'opposition et c'est le début de la période gouvernementale" du M5S, a assuré Luigi Di Maio, le jeune candidat du Mouvement au poste de chef du gouvernement.
Fondé en 2009 par le comique Beppe Grillo, le M5S avait créé la surprise en raflant un quart des voix en 2013 et pourrait devenir le premier parti du pays, même s'il lui faudrait probablement se résoudre à des alliances pour gouverner.
La publication des sondages est interdite dans les deux semaines précédant le scrutin. Les derniers disponibles, qui signalaient encore des millions d'indécis, plaçaient la coalition droite/extrême droite en tête avec 37% des intentions de vote (dont 17% pour Forza Italia, le parti de M. Berlusconi, et 13% pour la Ligue).
Venaient ensuite le M5S (28%), la coalition de centre gauche (27%, dont 23% pour le Parti démocrate de M. Renzi) et le mouvement de gauche Libres et égaux (6%).
Selon les experts, le seuil pour obtenir la majorité des sièges est de 40 à 45% avec le nouveau système électoral, qui combine scrutin proportionnel et majoritaire.
Inquiète des risques de paralysie politique de la troisième économie de la zone euro, l'Union européenne mise pour sa part sur un accord de grande coalition entre les familles pro-européennes, un "Renzusconi" déjà décrié en Italie et que les intéressés se sont bien gardé d'évoquer pendant la campagne.
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