Sur un autre front de la guerre en Syrie, 36 membres des forces prorégime ont été tués samedi dans des frappes de la Turquie dont l'armée mène une offensive à sa frontière contre l'enclave kurde syrienne d'Afrine, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit qui entre le 15 mars dans sa huitième année s'est complexifié avec l'intervention militaire de puissances étrangères et de groupes jihadistes et a fait plus de 340.000 morts.
Soutenu par l'allié russe, le régime de Bachar al-Assad a multiplié ces derniers jours les attaques au sol contre les rebelles dans les secteurs périphériques de l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale, près de Damas, selon l'OSDH.
Ces assauts pourraient marquer le début d'une offensive terrestre que le régime devait lancer, selon une ONG et un média prorégime, à la suite de sa campagne aérienne contre l'enclave rebelle où plus de 640 civils ont péri depuis le 18 février.
Mais ni le régime ni ses médias n'ont mentionné une éventuelle offensive terrestre en cours.
Le pouvoir syrien ne cache toutefois pas son intention de reconquérir l'ensemble de la Ghouta orientale après avoir dépêché des renforts mi-février autour de l'enclave rebelle où sont assiégés les quelque 400.000 habitants depuis 2013. Les prorégime contrôlent les deux tiers de la Ghouta, et les rebelles un tiers.
"Les forces prorégime ont intensifié ces dernières 48 heures leurs assauts contre les rebelles" dans le sud de l'enclave, où elles ont réussi à reprendre deux localités et deux bases militaires aux mains de Jaich al-Islam, l'un des groupes insurgés contrôlant l'enclave.
'Goûter la défaite'
Evoquant "la progression de l'armée dans la Ghouta orientale", le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Ayman Soussane a assuré que "les terroristes goûteront à la défaite prochainement dans la Ghouta, comme ils l'ont connue à Alep", deuxième ville du pays.
Car le scénario n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé en 2016 à Alep, où les rebelles ont dû abandonner les quartiers sous leur contrôle, après un siège asphyxiant et des bombardements dévastateurs du régime et de son allié russe.
Dans la Ghouta orientale, l'objectif du régime est d'isoler les régions de Marj (sud-est) et Douma (nord), qui comptent le plus grand nombre d'habitants, du reste de l'enclave, en vue de les reprendre, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. L'enclave rebelle d'une centaine de km carrés se retrouverait coupée en deux.
Avec l'intensification des combats au sol, les raids aériens ont diminué à la faveur d'une trêve quotidienne de cinq heures entrée en vigueur mardi, à l'initiative de Moscou.
Samedi, six civils ont péri, selon l'OSDH. Au total, 642 civils dont 152 enfants ont été tués dans les pilonnage depuis le 18 février dans les raids aériens et tirs d'artillerie.
Un couloir humanitaire censé permettre l'évacuation des civils, des malades ou des blessés de la Ghouta et l'entrée de convois d'aides, est resté néanmoins vide. Au grand désespoir des habitants assiégés qui ont cruellement besoin de nourriture et de médicaments.
36 prorégime tués à Afrine
Grâce à l'intervention militaire en 2015 de la Russie en Syrie, le régime Assad, alors en mauvaise posture, a renversé la situation et enchaîné les victoires contre les rebelles et les jihadistes, parvenant à reprendre le contrôle de plus de moitié du territoire syrien.
Sur un autre front du conflit, dans le nord-ouest syrien, où l'enclave kurde d'Afrine est la cible d'une offensive militaire turque depuis le 20 janvier, au moins 36 combattants prorégime ont été tués dans des frappes aériennes d'Ankara dans la localité de Kfar Janna, selon l'OSDH.
Ces combattants font partie de forces venues en février épauler les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde de Syrie que la Turquie cherche à chasser d'Afrine.
Il s'agit du troisième bombardement meurtrier contre des positions des forces loyalistes en 48 heures. Jeudi, 14 combattants prorégime ont péri dans des frappes similaires.
La Turquie considère les YPG comme un groupe "terroriste", étroitement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) engagé dans une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Cependant, les YPG sont soutenues par les Etats-Unis et ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
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