Les enquêteurs sont arrivés le matin dans deux voitures devant les portes de la résidence dans le quartier cossu de Rehavia, a constaté un journaliste de l'AFP. Une dizaine de cameramen et photographes attendaient leur venue, annoncée depuis des jours par la presse.
Trois jours avant la visite de M. Netanyahu à la Maison Blanche, les policiers sont venus l'interroger sur ses relations avec l'homme d'affaires Shaul Elovitch, principal actionnaire de Bezeq, le plus important groupe de télécommunications israélien, selon les médias.
Au même moment, son épouse, Sara, déposait à Lod (centre) dans les bureaux de Lahav 443, le FBI israélien, selon les médias.
M. Elovitch est l'un des principaux suspects dans l'affaire Bezeq, ou "dossier 4000", une enquête ouverte en 2017, mais qui a éclaté le 18 février dans toute sa dangerosité pour le Premier ministre, avec l'arrestation de M. Elovitch lui-même et de six autres personnes, dont deux proches collaborateurs de M. Netanyahu.
Cette affaire est peut-être la plus lourde de menaces parmi les au moins six enquêtes qui concernent directement ou indirectement de M. Netanyahu. La succession des coups durs remet en question l'avenir de l'incontournable Premier ministre, au pouvoir depuis bientôt 12 ans au total et sans rival apparent.
'Fake News'
Si M. Netanyahu n'est encore formellement mis en cause dans aucune affaire, la police a recommandé le 13 février son inculpation dans deux d'entre elles, et resserré l'étau sur son entourage.
Dans le "dossier 4000", la police cherche à savoir si les Netanyahu ont cherché à s'assurer une couverture propice de la part de Walla, site d'information propriété de M. Elovitch, en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Bezeq, dit la presse, alimentée à flux constants par des fuites à la provenance inconnue.
Les policiers sont en possession d'éléments très embarrassants, comme des enregistrements de conversations entre M. Elovitch et le chef de Walla, ou des textos envoyés par Mme Netanyahu à l'épouse de M. Elovitch, selon la même source.
"Fake news. Rien de tel ne s'est jamais produit", ont répondu les services du Premier ministre sur les réseaux sociaux jeudi.
Mais M. Netanyahu est confronté à la perspective du témoignage potentiellement dévastateur de l'une des personnes arrêtées le 18 février. Shlomo Filber, ex-directeur général du ministère des Communications, a négocié avec les enquêteurs un accord de coopération en échange d'un statut de témoin protégé lui garantissant qu'il n'irait pas en prison.
Shlomo Filber, soupçonné d'avoir joué les intermédiaires entre les Netanyahu et M. Elovitch, est présenté comme l'un des rares hommes de confiance de M. Netanyahu, et donc le dépositaire d'informations sensibles.
'Chasse aux sorcières'
M. Elovitch et un autre proche collaborateur des Netanyahu, leur ancien porte-parole personnel Nir Hefetz, sont toujours détenus.
Les policiers les interrogeaient à nouveau séparément et parallèlement à Mme Netanyahu à Lod vendredi, a rapporté la radio publique. La radio militaire a elle fait état de l'arrestation d'un ex-responsable du ministère des Communications, sans le nommer.
Les policiers comptent aussi recueillir de M. Netanyahu son témoignage dans une autre affaire, portant sur des soupçons de corruption autour de la vente par l'Allemagne à Israël de trois sous-marins de guerre du géant industriel ThyssenKrupp, selon les médias.
Dans deux autres affaires dans lesquelles la police a dit avoir recueilli assez de preuves pour son inculpation, M. Netanyahu est suspecté avec des membres de sa famille d'avoir reçu des cadeaux de luxe pour une valeur équivalent à un million de shekels (285.000 dollars) de la part de richissimes personnalités en échange de faveurs financières ou personnelles.
Il est aussi soupçonné d'avoir tenté de conclure un accord pour une couverture plus favorable avec le propriétaire du plus grand quotidien israélien payant Yediot Aharonot.
M. Netanyahu proclame son innocence sur tous les fronts, dénonce une "chasse aux sorcières" de la part des médias et de l'opposition, et affirme sa ferme intention de rester au pouvoir.
Jusqu'alors, les chefs des partis de sa coalition, sur laquelle repose son gouvernement, sont restés solidaires en disant attendre son éventuelle inculpation.
Dans ce contexte, le déplacement prévu la semaine prochaine aux Etats-Unis et la rencontre prévue avec le président Donald Trump devraient offrir un répit à M. Netanyahu et lui fournir l'occasion de se poser à nouveau en meilleur garant de la sécurité d'Israël.
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