L'union locale de la CGT à Dieppe (Seine-Maritime) s'interroge, jeudi 1er mars 2018, sur la pertinence de certaines mesures prises par Saipol dans son usine dieppoise. Pour rappel, une opération de maintenance d'urgence a abouti, samedi 17 février 2018, à une explosion faisant deux morts
"Alors que le risque d'explosion lié à la présence d'hexane était parfaitement connu, pourquoi n'avoir pas mis en œuvre le dégazage de la zone d'intervention par ventilation forcée permettant de supprimer le risque d'explosion, comme cela est réalisé lors des arrêts techniques sur les différents sites Saipol", se demande le syndicat dans un communiqué.
Une nouvelle société
Interrogé sur ce point par l'AFP, le groupe Avril, maison-mère de Saipol, a répondu qu'il n'est pas techniquement possible de dégazer avant la vidange, vidange durant laquelle est intervenue l'explosion. "Cette opération aurait eu lieu après la vidange" si l'accident n'était pas survenu, a précisé un porte-parole du groupe. La CGT se demande aussi pourquoi la direction a "fait intervenir en urgence la société SNAD sur un site qu'elle ne connaissait pas et non la société ORTEC qui intervenait habituellement".
Avril répond que la société ORTEC n'avait "pas de camion spécifique (nécessaire à l'opération, NDLR) disponible". Le groupe a donc eu recours à la SNAD qui n'était jamais intervenue à Dieppe, mais intervient à Grand Couronne (Seine-Maritime) "régulièrement" et est compétente pour l'opération, selon la même source.
Une inspection réalisée avant
La maison-mère de l'usine dieppoise souligne aussi qu'une inspection préalable commune entre Saipol et la SNAD a été réalisée avant l'opération, alors que la CGT s'interroge aussi sur ce point. Tandis que le syndicat soupçonne la direction d'avoir voulu gagner du temps pour relancer la production au plus vite, le groupe assure que "l'opération n'a pas été réalisée dans la précipitation".
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L'usine Saipol de Dieppe est "à l'arrêt pour une période qui peut être de plusieurs mois", selon Avril. La plupart des 40 salariés sont au chômage technique, selon la même source.
La SNAD intervenait "dans le cadre d'une opération de maintenance d'urgence d'une certaine ampleur", pour débloquer un extracteur de graines, "gêné par un amas de détritus", avait indiqué, vendredi 23 février 2018, le parquet de Dieppe. L'opération visait à permettre à la chaîne de production de repartir, selon le parquet.
Avec AFP
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