Silvio Berlusconi, chef de Forza Italia (FI, centre droit), Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite) et Giorgia Meloni, leader de Fratelli d'Italia (FdI, extrême droite), ne sont jamais apparus en public ensemble pendant toute la campagne.
Après s'être en vain mutuellement invités à leurs meetings respectifs, ils se retrouveront finalement le temps d'une conférence de presse commune dans l'après-midi dans le centre de Rome, loin des foules mais aussi des drapeaux des uns ou des autres.
Si le défi commun de la coalition reste d'obtenir une majorité absolue dans les deux chambres - une gageure en raison du système électoral italien qui associe scrutins proportionnel et majoritaire -, les différents partis sont aussi concurrents.
FI et la Ligue, en tête de la coalition dans les sondages, cherchent tous deux à dépasser l'autre pour pouvoir revendiquer le poste de chef du gouvernement, tandis que FdI, au nationalisme moins fédéraliste que la Ligue, cherche à s'affirmer aussi dans le créneau anti-euro et anti-migrants.
Depuis le début de la campagne, le mariage de raison a révélé ses fissures internes entre la ligne +modérée+ et plutôt pro-européenne de M. Berlusconi et celle beaucoup plus à droite et anti-Bruxelles de M. Salvini et Mme Meloni, qui s'est rendue mercredi à Budapest pour discuter avec le Premier ministre ultra-conservateur Viktor Orban.
Que ce soit sur l'euro, le projet européen, la fiscalité ou encore la réforme des retraites, chaque dirigeant a son propre point de vue, la plus récente des divergences (et non des moindres) concernant les rapports avec le mouvement néofasciste CasaPound, qui a apporté son soutien à un éventuel gouvernement dirigé par Matteo Salvini.
Car si ce dernier s'est dit "prêt à rencontrer tous" les dirigeants politiques du pays, M. Berlusconi a assuré que la coalition n'avait "rien à voir avec CasaPound et son programme, ni avant, ni après les élections".
Plus petit dénominateur commun
Contraints à s'associer par la nouvelle loi électorale qui favorise les coalitions, les partis de droite et d'extrême droite ont réussi à trouver le plus petit dénominateur commun à travers un programme aux contours très vagues.
Ils sont favorables, entre autres, à l'institution d'un impôt sur le revenu uniforme (flat tax), au blocage des arrivées de migrants et au rapatriement de centaines de milliers de clandestins ou encore à la réforme du régime des retraites.
Selon l'Observatoire des comptes publics italiens de l'université Cattolica, ces promesses électorales coûteraient environ 136 milliards d'euros, tandis que l'économiste Roberto Perotti de l'université Bocconi les situe dans une fourchette allant de 171 à 310 milliards.
Alors que les leaders de la coalition de droite se présenteront unis jeudi pour la première, et la dernière fois, de la campagne électorale, le Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste), présentera lui l'équipe gouvernementale qu'il alignerait si le mouvement sortait victorieux des urnes.
Un procédé pour le moins inhabituel en Italie qui répond à une volonté de transparence de la part du mouvement contestataire et anti-système.
Mais les chances de voir ce gouvernement virtuel prendre effectivement les commandes du pays semblent faibles, le M5S n'étant pas en mesure d'obtenir à lui seul une majorité absolue des voix. En cas de majorité relative, il lui faudrait composer avec les autres partis, ce qu'il s'est jusqu'ici toujours refusé à faire.
"Nous sommes en plein festival surréaliste de propositions miraculeuses et, pour la première fois, il y a un gouvernement des ombres qui se présente avant même le vote", a taclé Paolo Gentiloni, chef du gouvernement italien et membre du Parti démocrate (PD, centre-gauche).
Et alors que la campagne a été marquée par des affrontements réguliers entre forces de l'ordre et militants d'extrême gauche protestant contre des rassemblements d'extrême droite, la tension se portera à nouveau sur Rome, jeudi en fin d'après-midi, avec l'intervention possible de contre-manifestants en marge du meeting de clôture de CasaPound.
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