La procureure a requis à l'égard de Ahmad Alhaw, 27 ans, une peine de prison à vie avec circonstances aggravantes pour "islamisme", ce qui exclut pratiquement une remise en liberté au bout de 15 ans dont bénéficient généralement les condamnés à perpétuité.
Fin juillet, M. Alhaw était entré en pleine journée dans un supermarché de Hambourg, s'emparant dans un rayon d'un couteau de cuisine doté d'une lame de 20 cm, et avait mortellement poignardé un client de 50 ans.
Il avait par la suite pris la fuite et blessé dans la rue six autres personnes avec son couteau en criant "Allah Akbar", avant d'être maîtrisé à l'issue d'une course poursuite par des badauds dont un demandeur d'asile afghan.
Sa radicalisation se serait faite courant 2016, l'année où il a été débouté de sa demande d'asile. Malgré ce rejet et les signes de sa dérive extrémiste, faute de papiers d'identité, il n'avait pu être expulsé, nourrissant les critiques à l'égard des autorités.
Son attaque intervenait dans un contexte de peur des attentats, sept mois après celui au camion-bélier sur un marché de Noël berlinois, le pire qu'ait connu l'Allemagne (12 morts) et qui avait mis en évidence d'importantes failles des services de renseignements.
'Tuer des chrétiens'
Arrivé en mars 2015 en Allemagne depuis la Norvège après avoir été en Suède et en Espagne, ce Palestinien vivait depuis neuf ans en Europe.
Lors de son attaque, Alhaw "a cherché à atteindre des victimes au hasard qui, selon lui, perpétuent les injustices à l'encontre des Musulmans", a souligné le parquet.
"Il était important pour lui de tuer le plus possible de chrétiens allemands. Il voulait que son action soit comprise comme une contribution au jihad mondial", a-t-il ajouté.
L'enquête n'avait toutefois révélé aucun lien avec l'organisation Etat islamique (EI) et plutôt accrédité la piste d'un "loup solitaire". L'accusé a cependant reconnu avoir regardé dès 2014 des vidéos de propagande du groupe jihadiste.
Présenté initialement par les autorités comme psychologiquement fragile, plusieurs experts ont démonté cet argument durant son procès débuté mi-janvier.
L'individu avait par ailleurs l'habitude de consommer du cannabis et de l'alcool, mais n'était pas sous leur influence lors de son passage à l'acte.
Rasé pour s'excuser
De son côté, la défense a tenté de lui trouver des circonstances atténuantes, estimant qu'il ne serait pas passé à l'acte si l'Allemagne avait facilité son intégration depuis son arrivée en 2015.
"Fasciné par le style de vie occidental" et "rêvant d'une vie meilleure" en Europe, il "s'est néanmoins radicalisé en arrivant en Allemagne" après s'être vu refusé sa demande d'asile, a rétorqué la procureure Yasemin Tüz.
Lors du procès, le juge avait lu un passage des écrits de l'accusé adressé au gouvernement allemand: "les flammes de la guerre vont vous atteindre tôt ou tard".
Resté muet durant tout le procès, M. Alhaw avait finalement présenté au dernier jour d'audience ses excuses aux victimes et à leurs proches.
A cette occasion, il s'était présenté pour la première fois la barbe rasée, ont relevé les médias allemands.
"Je ne peux pas remonter dans le temps. La seule chose que je puisse faire est de vous présenter mes excuses et espérer que vous me pardonnerez", a-t-il affirmé.
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