Prix raisonnables, produits locaux et bio, insertion sociale et professionnelle, anti-gaspillage. Chacun ses spécificités, chacun son créneau mais un même but : faire plus que servir à manger. Trois restaurants solidaires ont ouvert dans l'agglomération de Rouen (Seine-Maritime).
Le dernier, c'est Léo à table, 1 rue Georges-Braque, à la Grand Mare. Il a ouvert ses portes le 1er septembre 2017 sous l'impulsion de l'association Interm'aide Emploi, porteuse de projet. Il s'agit d'une entreprise d'insertion, en partenariat avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), où "des jeunes et des moins jeunes, plus ou moins éloignés de l'emploi viennent travailler", explique Marc, le coordonnateur de l'établissement.
Dans la "brigade" du restaurant, 6 personnes en contrat à durée déterminée d'insertion (CDDI) qui sont en cuisine ou en salle pendant 4 à 24 mois. "L'objectif est d'être un tremplin, d'ouvrir des portes".
L'établissement veut aussi être intégré dans le quartier et a une "vocation citoyenne" avec des "prix raisonnables" (le prix du ticket moyen est de 13 euros. Le "plat Léo" est à 5,90 euros) et une production à base d'aliments "majoritairement frais, de saison et si possible en circuit court et bio", note Marc.
"Manger sain, bon, différent et pas cher"
À la Cantine, en plein cœur de Rouen, c'est un peu comme à la maison, entre cousins et cousines, assis sur des bancs, à la même table que ses voisins.
"La première fois que je suis venue ici, je ne connaissais pas grand monde à Rouen, témoigne Brigitte Levillain. Ça m'a permis de rencontrer des gens. Depuis, j'aime l'esprit, le côté familial et amical."
C'est justement l'ambiance que veut reproduire Marie Lionis, la gérante bénévole de l'établissement installé depuis 2014 au 192 rue Eau-de-Robec à Rouen. "Ici, les clients prennent eux-mêmes leurs couverts et souvent, les plats ne sont pas servis à table mais passent de mains en mains jusqu'au client." Une règle essentielle dans le restaurant résume l'esprit des lieux : le tutoiement. "Il n'y a pas de barrière, pas de différence entre les gens."
Parmi les créneaux "solidaires" du restaurant Arc-en-ciel à Elbeuf, son tarif : 4 euros par personne. - Noémie Lair
Les plats proposés sont souvent à base de produits bio et à des prix raisonnables. Neuf euros pour entrée, plat et dessert quand on est étudiant, chômeur ou au RSA.
Pour Nicolas David, bénévole, son autocollant "#noussommmesunis" représente bien l'esprit de la cantine : "La Cantine, ce n'est pas que 'venir et se remplir le bide', ici, on doit aussi avoir l'impression de passer un bon moment, discuter, partager, prendre son temps."
L'Arc-en-ciel, "un restaurant solidaire avec les personnes et avec la planète"
Son téléphone dans une main, un plat dans l'autre, Josiane Troley s'active dans son restaurant. L'Arc-en-ciel à Elbeuf reçoit entre 30 et 50 personnes chaque midi. Heureusement, Josiane Troley n'est pas seule. Elle peut compter sur une trentaine de bénévoles.
La première composante solidaire de ce restaurant, c'est son prix. Pas de gratuité car ce doit être du "donnant-donnant" et ne doit pas "susciter de l'assistanat" mais un tarif plus qu'abordable : 4 euros par personne. Un avantage non négligeable pour Noël Berger pour qui, autrement, il serait "difficile d'acheter à manger tous les jours". Venir à L'Arc-en-ciel est aussi l'occasion de retrouver des amis ou de faire connaissance autour d'un "bon repas". Une socialisation renforcée par la composition du restaurant - de grandes tables - et son fonctionnement - les clients s'assoient là où il y a de la place donc parfois à côté d'inconnus.
Pour les bénévoles aussi, l'établissement est un lieu d'insertion sociale et professionnelle. En salle ou en cuisine, il y a des stagiaires, des personnes en service civique et des demandeurs d'emploi. L'objectif est de leur "donner envie de s'impliquer" et de "susciter des vocations", explique Josiane Troley.
Et il y a de quoi faire. Le restaurant est jumelé à une épicerie solidaire avec des produits issus de la banque alimentaire. Là encore, la solidarité est au cœur du projet en évitant le gaspillage : les produits en date limite de consommation sont cuisinés pour être servis au restaurant et les restes sont vendus en barquettes dans l'épicerie. Résultat, d'après Josiane Troley : "C'est un restaurant solidaire avec les personnes et avec la planète."
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