Dans ce texte adopté à l'unanimité samedi après de longues négociations, le Conseil de sécurité demande la mise en place d'un cessez-le-feu de trente jours en Syrie pour permettre la distribution d'aide humanitaire et l'évacuation des blessés.
Ignorant cet appel, le régime de Bachar al-Assad a continué de mener des frappes aériennes et des tirs d'artillerie sur plusieurs localités de la Ghouta orientale, dernier fief rebelles aux portes de Damas visé depuis le 18 février par une campagne de bombardements particulièrement meurtrière, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Trois civils ont été tués et 27 blessés dimanche, a précisé l'Observatoire.
Deux correspondants de l'AFP présents dans la Ghouta orientale ont entendu des raids aériens et des tirs d'artillerie.
Mais "les bombardements ont baissé en intensité" par rapport aux jours précédents, a assuré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Il a par ailleurs assuré que "des affrontements opposaient les forces du régime et le groupe rebelle Jaich al-Islam" dans le sud de la Ghouta orientale. Mais de tels combats sont quotidiens sur le front, selon lui.
Depuis le début de la campagne de bombardements, prélude à une offensive terrestre pour reconquérir cette enclave rebelle où 400.000 habitants sont assiégés, 522 civils, dont 127 enfants, ont péri d'après l'OSDH.
Chaque jour, les correspondants de l'AFP sur le terrain ont filmé les mêmes images: des corps alignés dans les morgues d'hôpitaux de fortune, des enfants en pleurs et le visage ensanglanté, ou encore des secouristes à bout de force, enveloppés dans des nuages de poussière grise, qui tentent de dégager des victimes des décombres.
'Extrêmement vigilant'
Appuyé par son indéfectible allié russe, le régime a recours aux bombes, barils d'explosifs et obus, et son opération dans la Ghouta orientale est d'une rare intensité, même pour un pays déchiré depuis 2011 par un conflit qui a fait 340.000 morts et provoqué une grave crise humanitaire.
Par le passé, plusieurs cessez-le-feu temporaires ont été adoptés en Syrie. Leur entrée en vigueur et leur respect par les belligérants peuvent parfois prendre du temps, et elles finissent souvent par voler en éclats.
Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel doivent s'entretenir dimanche avec le président russe Vladimir Poutine sur l'application du cessez-le-feu, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
"Nous serons (...) extrêmement vigilants sur sa mise en œuvre concrète", prévient ce texte. "Les convois humanitaires doivent pouvoir parvenir sans attendre dans les localités les plus touchées par les violences et les pénuries. Les évacuations médicales d'urgence doivent être mises en œuvre sans entrave".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a qualifié la Ghouta d'"enfer sur Terre", a demandé que le cessez-le feu soit appliqué "immédiatement". Le Conseil de sécurité doit se réunir sur ce sujet dans quinze jours.
Les deux principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale, Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, se sont engagés à respecter une trêve, tout en se gardant un droit de réponse face aux attaques du régime.
En représailles aux raids, les insurgés tirent roquettes et obus sur Damas, qui ont fait une vingtaine de morts depuis le 18 février selon les médias officiels.
'Trahison'
Des exceptions au cessez-le-feu pour les combats contre divers groupes jihadistes sont prévues par la résolution de l'ONU. Elles peuvent donner lieu à des interprétations contradictoires car Damas qualifie tous les rebelles de "terroristes".
Assiégés depuis 2013, la Ghouta orientale vit au quotidien des pénuries de nourritures et de médicaments. Et pour échapper au déluge de feu du régime, ses habitants sont désormais terrés dans les sous-sols.
Leur région est pourtant une des quatre "zones de désescalade" instaurées en Syrie et censées garantir localement une trêve des combats.
Dans la Ghouta, le vote de la résolution de l'ONU a laissé les habitants de marbre.
"On ne peut pas faire confiance ni à la Russie, ni au régime, nous sommes habitués à leur trahison", indique Abou Mazen, un habitant de Douma, réfugié dans une cave. "Je ne pense pas que cette décision sera appliquée".
"Plus d'une fois on a entendu ces conditions: l'entrée des aides et l'arrêt des bombardements, car on est dans une +zone de désescalade+, mais tous les jours l'aviation frappait et tous les jours il y avait des morts", dit-il.
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