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La trêve humanitaire en Syrie adoptée à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie, alors que plus de 500 civils, dont une centaine d'enfants, ont été tués en sept jours de frappes du régime syrien sur le fief rebelle de la Ghouta orientale.

La trêve humanitaire en Syrie adoptée à l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni pour un vote sur un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie, le 24 février 2018 à New York - Don EMMERT [AFP]

Le texte adopté samedi, maintes fois amendé, "réclame que toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins trente jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable".

L'objectif est "de permettre la livraison régulière d'aide humanitaire, de services et l'évacuation médicale des malades et blessés les plus graves".

"Ce n'est pas un accord de paix sur la Syrie, le texte est purement humanitaire", a souligné l'ambassadeur suédois Olof Skoog, co-signataire avec son homologue koweïtien de ce texte qui a nécessité plus de quinze jours de négociations pour obtenir un assentiment de la Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar al-Assad.

Des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre divers groupes jihadistes sont prévues. Elles peuvent donner lieu à des interprétations contradictoires, Damas qualifiant de "terroristes" les rebelles soutenus par l'Occident, ont noté des observateurs. Le respect du cessez-le-feu risque par conséquent d'être aléatoire.

Tôt dimanche, l'Elysée a annoncé que le président Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel s'entretiendront dans la journée avec le président russe Vladimir Poutine de l'application de la trève, prévenant qu'ils seront "extrêmement vigilants sur sa mise en oeuvre concrète". Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian se rendra à cette fin mardi à Moscou, selon l'Elysée.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé que le cessez-le feu soit appliqué "immédiatement".

Le Conseil a prévu de se réunir à nouveau sur ce sujet dans quinze jours.

Par ailleurs, la résolution "appelle à la levée immédiate des sièges de zones habitées dont la Ghouta orientale, Yarmouk, Foua et Kefraya".

Les bombardements continuent

L'aviation et l'artillerie du régime ont pilonné samedi la Ghouta orientale pour le septième jour consécutif, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), affirmant que l'aviation russe participait aux raids, ce que Moscou a démenti.

Au moins 41 civils dont huit enfants sont morts samedi dans les bombardements, après des frappes nocturnes qui ont provoqué des incendies dans des quartiers résidentiels, a précisé l'ONG.

En sept jours, 519 civils ont été tués, dont 127 enfants, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Par le passé, plusieurs trêves temporaires ont été adoptées en Syrie. Leur entrée en vigueur et leur respect par les belligérants peut parfois prendre du temps, et elles finissent souvent par voler en éclats.

Après l'annonce du Conseil de sécurité, des avions du régime et de son allié russe ont d'ailleurs mené des raids aériens et des tirs d'artillerie sur une localité de la Ghouta, selon l'OSDH.

Deux correspondants de l'AFP dans la Ghouta ont également indiqué que des avions survolaient leur secteur respectif.

Dans cette enclave, l'annonce du Conseil de sécurité laisse de marbre. "On ne peut pas faire confiance ni à la Russie, ni au régime, nous sommes habitués à leur trahison", indique Abou Mazen, un habitant de Douma, grande ville de la Ghouta, réfugié dans un sous-sol.

"Je ne pense pas que cette décision sera appliquée, elle ne sera respectée ni par le régime ni par la Russie", insiste le quinquagénaire. "Plus d'une fois on a entendu ces conditions: l'entrée des aides et l'arrêt des bombardements, car on est une zone de désescalade, mais tous les jours l'aviation frappait et tous les jours il y avait des morts".

Cette nouvelle campagne aérienne dévastatrice a été lancée le 18 février par le régime en prélude à une offensive terrestre pour reprendre ce dernier fief contrôlé par les rebelles aux portes de Damas.

Ces deux dernières semaines, aucun membre du Conseil de sécurité n'avait pris d'initiative pour tenter de mettre un terme à l'"enfer sur Terre", selon les termes du patron de l'ONU, Antonio Guterres.

La pression internationale tardive n'est réellement intervenue que dans les dernières 48 heures.

En représailles aux raids, les rebelles tirent roquettes et obus sur Damas, faisant une vingtaine de morts depuis le 18 février, et six blessés samedi, selon les médias officiels.

Même scénario

Le scénario dans la Ghouta s'était déjà déroulé dans plusieurs fiefs rebelles, dont Alep en 2016, écrasée par des bombardements et un siège pour forcer les insurgés à déposer les armes.

Les principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale, Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, ont rejeté toute évacuation de civils et de combattants.

Cette campagne militaire utilisant bombes, barils d'explosifs et obus est d'une rare intensité, même pour un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 340.000 morts.

Le représentant syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, a réitéré jeudi la position du régime, déterminé à reprendre coûte que coûte l'ensemble du pays. "Oui, la Ghouta orientale deviendra un nouvel Alep", a-t-il martelé.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit qui a opposé au départ les rebelles au régime, s'est complexifié avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères.

Grâce à l'appui militaire de Moscou, le régime a repris le contrôle de plus de la moitié du territoire.

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