Abdullahi Bego, porte-parole du gouverneur de l'Etat de Yobe où est situé l'établissement, a affirmé que "certaines" des dizaines de lycéennes manquantes avaient été secourues et prises en charge par l'armée.
Il n'a pas précisé le nombre de lycéennes retrouvées ni les circonstances dans lesquelles elles avaient "été libérées des terroristes qui les avaient enlevées".
Ce rapt a ravivé la crainte d'un "nouveau Chibok", du nom de la ville de l'Etat voisin du Borno où Boko Haram avait enlevé 276 élèves d'un internat en avril 2014, provoquant une vague d'indignation mondiale.
Selon des témoignages d'habitants, les insurgés du groupe jihadiste nigérian, lourdement armés, ont attaqué lundi le village de Dapchi, tirant en l'air et faisant exploser des grenades.
Trois jours après, l'annonce du gouvernement de Yobe représente la première confirmation officielle d'un enlèvement, alors que des habitants sur place interrogés par l'AFP ont accusé les autorités d'opacité.
Cet enlèvement a ravivé la crainte d'un "nouveau Chibok", du nom de la ville de l'Etat voisin du Borno où Boko Haram avait enlevé 276 élèves d'un internat en avril 2014, provoquant une vague d'indignation mondiale.
Les assaillants "sont restés moins d'une heure de temps", raconte Muhammad Kabo, un vendeur de thé, qui affirme avoir vu "environ neuf véhicules" se diriger vers l'école. Un peu plus tard, "j'ai entendu les filles crier dans le camion et il était clair qu'ils en avaient enlevé certaines", a-t-il ajouté.
Safai Maimagani, autre résident de Dapchi, explique qu'un "groupe de combattants, habillés avec des uniformes de l'armée et des turbans noirs, blancs et rouges, ont demandé à un vendeur de rue de les conduire jusqu'à l'école."
Les circonstances de l'attaque et même le nombre de filles enlevées restent très flous, étant donné que la plupart des enseignants et élèves de ce pensionnat de plusieurs centaines de lits avaient fui dans l'obscurité à travers la brousse pour échapper aux jihadistes en entendant des coups de feu.
Une délégation du gouvernement fédéral conduite par le ministre de la Défense était attendue jeudi à Dapchi.
Espoir et inquiétude
Inuwa Mohammed, dont la fille de 16 ans, Falmata, était portée disparue, a confié qu'il éprouvait "un sentiment mitigé d'espoir et d'appréhension" avant le retour des filles.
"Nous ne savons pas combien de nos filles ont été retrouvées et aucun parent n'est sûr que sa fille soit parmi elles", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Nous attendons simplement que les filles soient amenées pour être identifiées physiquement par les parents (...) Les hypothèses les plus folles circulent sur leur nombre". "Nous attendrons jusqu'à ce que nous puissions les voir", a-t-il dit.
Un autre proche, Abubakar Shehu, ne voulait pas non plus se réjouir trop vite: "Je n'ai pas dormi la nuit dernière", a-t-il dit. "Je prie juste pour que ma nièce soit parmi celles qui ont été secourues."
Une source militaire basée à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, a déclaré à l'AFP que les filles de Dapchi avaient été retrouvées "à la frontière entre (les Etats de) Yobe et Borno".
"Les filles ont été abandonnées avec leur véhicule. Il était tombé en panne et les terroristes ont paniqué parce qu'ils étaient pourchassés par les soldats", a ajouté cette source.
"La crainte est que certaines des filles aient été emmenées par les terroristes parce qu'elles ne se trouvaient pas dans un seul véhicule (...) Seules celles qui étaient dans le véhicule en panne ont eu de la chance", a-t-on ajouté.
Le président Muhammadu Buhari a ordonné mercredi soir à l'armée "de prendre immédiatement les choses en main". Si les jeunes filles ne sont pas retrouvées rapidement, ce sera un coup dur pour le président élu en 2015 sur la promesse de mettre fin à l'insurrection de Boko Haram.
Le groupe jihadiste, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché", mène depuis 2009 une insurrection sanglante dans le nord-est du Nigeria ayant fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.
Il a kidnappé des milliers de personnes, dont des femmes et des enfants, mais c'est l'enlèvement de 276 lycéennes à Chibok qui avait déclenché une vague d'indignation mondiale, donnant au groupe une tragique notoriété sur la scène internationale.
Cinquante-sept des lycéennes étaient parvenues à s'enfuir rapidement et, depuis mai 2017, 107 autres se sont évadées ou ont été libérés en vertu d'un accord passé entre le gouvernement et Boko Haram.
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