"Cette journée est exceptionnelle", a dit, ému, le petit-fils du sergent Fournier, Robert Allard, 75 ans.
A ses côtés étaient posés trois cercueils recouverts du drapeau français, dont celui de son grand-père, Claude Fournier.
Son squelette, entremêlé à deux autres cadavres, avait été découvert lors de travaux au Mémorial de Fleury-devant-Douaumont le 6 mai 2015.
Grâce à une plaque d'identité militaire et "une série de petites circonstances miraculeuses", le docteur Bruno Frémont, médecin légiste à Verdun, Jean-Paul Malatier, maire de Colombier-en-Brionnais (Saône-et-Loire), village de naissance du sergent, les Anciens combattants et le Souvenir français sont parvenus à retrouver un descendant, M. Allard.
L'identité du soldat a été confirmée par des analyses génétiques, une première en France.
"C'est un soldat français dont on a rendu le nom et, à travers lui, ce sont tous les soldats qui se sont battus ici, qui ont donné leur vie avec des actes de bravoure", a ajouté M. Allard.
M. Allard a exprimé "une pensée pour (sa) mère", Antoinette, qui n'avait que 6 ans quand son père est mort dans la bataille de Verdun, le 4 août 1916, à l'âge de 35 ans.
"La belle histoire qu'il m'arrive aujourd'hui (...) c'était son grand regret, à elle, de ne pas avoir su où était mort son père"-, a-t-il souligné.
Près de 200 personnes, des anonymes, les autorités civiles et militaires, ont participé à la cérémonie qui s'est déroulée dans un émouvant silence.
La secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, a rappelé "les remarquables états de service" du sergent Fournier, décoré de la Croix de guerre en 1916.
"La France s'incline devant vous et vous rend l'hommage des vivants", a-t-elle ajouté, s'adressant aux trois soldats morts.
Une fois les trois cercueils descendus en terre en même temps, dans le même carré d'inhumation, le maire de Colombier-en-Brionnais et deux enfants ont versé de la terre du village sur la dépouille du sergent Fournier.
"C'est un symbole fort, on va inhumer un des nôtres", avait-il confié à la presse avant la cérémonie, des larmes dans la voix et tenant fermement un bocal rempli de terre.
Près de 300.000 soldats sont morts pendant la bataille de Verdun, qui s'est étirée du 21 février au 19 décembre 1916.
Les ossements de 130.000 soldats sont enterrés à la nécropole nationale de Douaumont et 80.000 soldats sont toujours portés disparus dans une zone de 10.000 hectares transformée depuis en forêt domaniale.
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