Dans ce courrier adressé au procureur général près la cour d'appel de Paris, ils font valoir que "les investigations utiles à la manifestation de la vérité ne sont pas réalisées" et "les contacts de Monsieur Ramadan avec ses proches et même ses avocats sont limités".
Le dépaysement d'une procédure peut être ordonné par la Cour de cassation, sur requête du procureur général, à son initiative ou à la suite d'une demande des parties. Il peut décider de faire suivre, ou non, cette demande.
Depuis le début de ce scandale, M. Ramadan conteste les accusations portées contre lui pour des faits qui auraient eu lieu dans des hôtels en marge de ses conférences à succès, le 9 octobre 2009 à Lyon et en mars-avril 2012 à Paris.
Dans leurs plaintes et durant leurs auditions, appuyées par des témoignages sous X d'autres potentielles victimes, les deux femmes ont décrit des rendez-vous qui ont soudainement basculé dans des rapports sexuels d'une grande violence sous la contrainte.
Après trois mois d'enquête préliminaire, l'intellectuel musulman a été mis en examen le 2 février à Paris pour viol et viol sur personne vulnérable par trois juges d'instruction, puis incarcéré.
Sa défense dénonce l'absence d'investigations sur une pièce versée au dossier -- une réservation d'avion -- le 6 décembre mais seulement transmise aux enquêteurs début février.
S'appuyant sur ce document, Tariq Ramadan affirme être arrivé à Lyon le 9 octobre 2009 en fin de journée, alors que la plaignante, surnommée Christelle, affirme avoir été violée dans l'après-midi. Selon un participant à la conférence joint par l'AFP, l'intellectuel serait en réalité arrivé plus tôt dans la journée.
La prochaine étape judiciaire dans ce dossier a lieu jeudi, avec l'examen par la cour d'appel de Paris du recours de l'intellectuel contre son placement en détention provisoire.
La semaine dernière, elle avait suspendu sa décision, le temps que soit réalisée une expertise médicale de Tariq Ramadan, qui affirme souffrir de deux pathologies dont une sclérose en plaques. Cette expertise, dont l'AFP a eu connaissance lundi, a jugé son état de santé compatible avec son incarcération et mis en question le diagnostic de ces maladies.
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